Soliloque de Fabrice Melquiot, mise en scène de Jeanne Roualet et Mélody Garotin avec Kym Thiriot (Compagnie des Anges de comptoir).
Il faut parfois se risquer dans les petites salles pour dénicher des perles rares... C'est le cas au Vieux Balancier avec "L’inattendu", l'histoire de Liane, dont l'amant à disparu le long d'un fleuve un soir et lui a laissé des flacons de couleurs pour tout message.
Seulement, Kym Thiriot l'air mutin et farouche, est plutôt loin du personnage écrit par Fabrice Melquiot avec son allure juvénile. Mais malgré ça, elle passe de la naïveté à la gravité avec une facilité déconcertante, distillant au fil de ce monologue-fleuve sa composition brillante.
Peu à peu, à l'aide d'une technique irréprochable, elle remporte l'adhésion à force de pugnacité et faisant croire que ces mots, elle les invente : la preuve d'une grande comédienne.
Fort bien soutenue par une musique de grande qualité (développant la théorie des couleurs d'Olivier Messiaen) et une scénographie magnifique (un livre ouvert sur lequel la comédienne évolue, emprisonnée par une sorte de cage l'empêchant d'en tourner la moindre page ), elle tient la scène avec autorité et détermination. La mise en scène est précise et inspirée et contribue tout autant à la réussite de l'ensemble.
Et pourtant, ce spectacle ne connaît pas (encore) le succès qu'il mérite. Il serait pourtant bien dommage de passer à côté d'un aussi beau travail. |