The real adventure of the fantastic ice cream car ... Voilà un titre d'album qui se pose là. De quoi s'attendre soit à du Tim Burton (rappelez-vous le petit enfant huitre), soit à un gentil conte pour enfants sages.
Il se trouve que finalement, cet album d'Amélie navigue entre les deux. Jamais vraiment onirique et jamais vraiment enfantin, ce disque nous promène entre folk et disons... cold wave (juste pour rester dans une idée Burtonienne de la chose), deux genres qui mélangent largement douceur et noirceur.
Avec sa voix située entre celles d'Emilie Simon, de Camille et de Bjork, ce n'est pas simple pour Amélie de se démarquer en espérant se soustraire à la comparaison.
Donc, oui, certains titres comme celui qui entame le disque font beaucoup penser à un mélange de ces 3 artistes, un rien de dépouillement et de simplicité en plus.
A d'autres moments plus folk (l'essentiel de ce disque en vérité), c'est Barbara Gosza qui vient à l'esprit. Spécialiste d'une folk dépouillée et touchante, cette Suzanne Vega minimaliste se rappelle à notre bon souvenir sur "The ear revolution" ou encore "Where dreams go".
Et c'est bien lorsqu'elle fait une folk délicate, à peine enveloppée d'un violoncelle, d'un piano ou d'une guitare et parfois d'une seconde voix masculine, qu'Amélie est la plus touchante un peu à la manière de Lisa Germano.
Pas besoin du maniérisme vocal, assez élégant au demeurant, de "Windy childwood" (on se croirait retourné au temps de la cold wave de Rise And Fall of a Decade) pour se faire remarquer quand de belles et touchantes chansons comme "Monsters" (le meilleur titre de l'album, le plus touchant aussi) ou "Fogotten christmas gift" suffisent.
Cette voix parfois un peu nasale ("The birthday gun") est quoi qu'il en soit une voix qui ne laisse pas indifférent et les petites et douces comptines d'Amélie méritent que l'on s'y laisse prendre.
Dernier détail étonnant, Amélie est belle et bien française … |