La bande à Shaun Ryder n'avait plus fait parler d'elle depuis si longtemps que même les nouveaux groupes anglais ont oublié de copier leur style.
Trop caractéristique peut-être pour se faire vampiriser facilement.
C'est que les branleurs de Manchester ont tout de même sacrément marqué leur époque, bénie, du début des années 90 notamment avec le mythique album Pills 'n' Thrills and Bellyaches.
Depuis, tout est parti en vrille chez les Happy Mondays. La gloire leur a fait péter les plombs bien avant les exploits médiatiques du bambin Doherty. En vrac, les Mondays plus trop happy se sont barré aux Caraibes pour enregistrer un album qui s'est soldé par un max de défonce, un bras gangréné et une grande claque dans la gueule quand il a fallu revenir à la réalité. Quelques tentatives solo plus tard, les Happy Mondays reviennent donc foutre le bordel sur nos platines.
Et ça démarre sur les chapeaux de roues avec 2 titres totalement dans la veine Manchester de l'époque. La voix de salle gosse de Shaun, les maracas de Bez, les rythmes nonchalants et ultra dansants de la batterie et bien sur les textes complètement stupides à faire passer New Order pour des thésards en philo ("now that i'm naked i'm a lady... It s good to press my tits against the floor"... Et ouais !)...
Si ces deux premiers titres font un peu office de résumé des épisodes précédents, l'ensemble du disque est quand même assez inégal et comporte quelques longueurs. Notamment quand Shaun tente d'imiter Shane ... Mac Gowan, autre célèbre braillard que la vie a laissé en piteux état, sur "In the blood".
Pas beaucoup plus convaincant sur "Deviants" qui en fait des tonnes et que l'on croirait presque taillé pour faire danser des bimbos en maillot sur des capots de grosses autos plutôt que pour ressusciter le mythique dance club de Manchester, l'Hacienda. "Andy Warhole on the dance floor" prend un peu le même chemin un rien putassier.
"Rats with wings" verse à fond dans le registre bad boys, tellement d'ailleurs que cela en devient une parodie rigolote. Les Happy Mondays en font trop décidément mais c'est sans doute cela qui les rend sympathiques tout en donnant très envie de leur mettre quelques claques quand même !
Au final, qu'on le veuille ou non, on se surprendra à taper du pied sur le joyeux foutoir de "Country disco" et on restera persuadé que "Jellybean" est le tube de l'été.
Quoi de mieux d'ailleurs pour caractériser les Mondays et leur mélange redoutable de pop et de dance musique à qui ne les connaitrait pas encore. Colorés, mous, sucrés et ultra chimiques mais bons à s'en faire péter la panse... Mais juré, on n'en mangera plus ... Jusqu'à la prochaine occasion.
Il n'empêche que les Happy Mondays possèdent encore un joli capital sympathie et à défaut d'être indémodable, les lascars de Manchester semblent bien immortels... Ca reste encore une bonne nouvelle... Tant que l'on n'écoute pas forcément tout l'album d'un seul coup ! |