Performance de Virgina VulV.

Susana Lastreto, fondatrice du groupe G.R.R.R., initie chaque année le festival En compagnie(s) d'été, qui investit le Théâtre 14 au mois d'août et qui a pour finalité de présenter des spectacles singuliers sortant des sentiers battus.

Pour le moins, sous le titre "Birthdeath" qui est aussi celui de son premier opus artistique réalisé, comme il l'indique explicitement, autour de la thématique du trauma birthdeath, Virgina VulV, artiste plasticienne performeuse dont le nom évoque un alias du Crazy Horse, présente une prestation déconcertante.

Et ce, tant au fond qu'en la forme, très intéressante par sa capacité à explorer la dimension de la représentation, en l'occurrence théâtrale, et fascinante par la dimension cathartique et syncrétique de l'univers qu'elle développe.

La performance en direct live de Virginia VulV, sous forme d'un triptyque composé de "Ivégénia", "Pataperformance" et "Ozone", qui s'inscrit dans la tendance de l'actionnisme des années 70, est précédée par un rétrorama introductif de son œuvre présenté par Sylvie Duchamps, une assistante d'enseignement universitaire, archétype de petite souris grise intello et introvertie.

Fracassant la dimension spatiale de la représentation théâtrale, en gommant la frontière entre la scène et la salle, elle entraîne le spectateur dans un voyage dans la 4ème dimension pour lequel celui-ci doit se délester de tout bagage. Un voyage drôle, émouvant, délirant, absurde et grave dont chacun reviendra étourdi, comme au sortir d'un songe éveillé. Rêve ou cauchemar, à chacun ses clés d'interprétation. Dès lors, en écrire davantage, exercice au demeurant difficile et réducteur, paraît totalement inutile.

Personnalité schizoïde, femme extravagante, artiste conceptuelle qui renoue avec l'abstraction figurative ou avatar de la matrice sacrée, grand mythe fondateur de l'humanité, qui prône un nouvel âge du monde, Virginia VulV est sans doute un peu de tout cela à la fois.