Comédie de Chantal Alves Malignon, mise en scène d'Isabelle Rattier avec Sylvie Flepp.
D'entrée, elle déboule telle une tornade pour se raconter. En rimes, elle fait le compte de ses amours et de ses amants. S'apercevant au passage que l'homme avec qui elle pourrait passer sa vie entière n'existe pas.
Parfois crûment, souvent de façon poétique mais toujours lucide et sincère, elle expose tout : la mauvaise foi des hommes, leur lâcheté, et la faiblesse de celles qui les aiment.
Chantal Alves Malignon a écrit un texte doux-amer. Une ode à la femme placard qui ne veut pas être mise aux encombrants et un requiem pour prince charmant. Elle jongle avec les mots habilement pour faire un portrait fin et touchant d'une femme mature - mais pas complètement...
C'est juste, imagé et splendidement honnête. D'un quotidien féminin ordinaire ou presque, elle fait un éclatant poème.
Pour relever le défi de dire ce texte original et délicat, et restituer tout son humour et son désarroi, il fallait une comédienne profonde et simple tout à la fois. Sylvie Flepp est celle-là. Elle en fait sous la baguette de fée d'Isabelle Rattier une balade impudique, truculente, malicieuse et très émouvante.
Un beau voyage intime et feutré comme la confidence sans esbroufe d'une amie sincère. Elle énumère, revit, fait le bilan et trace le portrait d'une femme si proche et attachante. Sa voix, son débit en accélération collant parfaitement à ce personnage qui tente de coordonner corps et coeur mais n'y arrive pas.
Son énergie, son authenticité et ce si léger et charmant cheveu sur la langue achevant de nous la rendre définitivement irrésistible... |