Comédie dramatique de Zach Helm, mise en scène de John Malkovich avec Cristiana Reali, Vincent Elbaz, Ariel Wizman, José Paul, Jean-Paum Luel, Stéphane boucher et Bénédicte Dessombz.
Après "Hysteria" en 2002 qui a été un énorme succès à Paris, John Malkovich - metteur en scène revient avec "Good Canary" cette pièce du nouveau scénariste en vue d’Hollywood, Zach Helm, dont l’action se situe à New York dans les années 80.
Annie et Jacques sont amoureux. Il est un romancier dont le dernier livre est un succès et qui commence à intéresser le monde de l’édition. Elle reste à la maison, hyperactive en permanence à l’aide des amphétamines fournies par son ami et dealer Jeff et ne supporte plus le regard des autres. Tout va bientôt basculer…
Un décor au mobilier sobre dont le ton est donné essentiellement par des projections sur les grands panneaux modulables du fond (remarquable travail de Pierre-François Limbosch pour la scénographie et de Christophe Grelié pour les lumières et effets spéciaux vidéos).
On y voit des toiles de couleurs, des intérieurs de cafés ou de maisons, des extérieurs de rues mais surtout des objets qui changent de taille selon la perception d’Annie. Des sous-titres aussi, comme cette magnifique scène muette où le couple rentre à la maison après un épisode dramatique et tente de se retrouver. La musique de Nicolas Errera amène aussi une ambiance particulière avec quelques notes de piano ou une valse qui s’emballe.
John Malkovich impose son style de metteur en scène avec une direction d’acteurs précise, assez physique, voire chorégraphiée par moments, et un regard d’artiste sur cette pièce sur le thème de la création littéraire. Les acteurs y sont tous convaincants. On retiendra évidemment Cristiana Réali, qui montre, une fois de plus, toute son énergie et son talent. Elle est impériale dans ce rôle, à sa mesure, d’une femme en lutte avec ses propres démons.
Après un début un peu lent sur un ton de comédie moderne faisant un portrait sans concession du monde de l’édition, la pièce prend toute sa densité dans la seconde partie où les secrets sont révélés. Et l’ironie mordante cède la place la gravité avec une force inattendue pour nous laisser à la fin sonnés et abasourdis.
Bravo Mister Malkovich ! |