Pour cette 52ème Biennale de Venise, l’exposition nationale australienne est éclatée en 3 lieux pour 3 artistes.
Si le pavillon national des Giardini accueille l'installation de Daniel Van Strumer, la photographe Susan Norrie investit le Palazzo Giustinian Lolin et le sculpteur et architecte Callum Morton a élu domicile dans la Dorsoduro, dans les jardins du baroque Palazzo Zeniobio où il a érigé “Valhalla”.
"Valhalla" représente les ruines d’une maison bombardée, éventrée, aux issues obstruées. Une désolation de faux parpaings, de faux béton et de bois qui interpelle le regard.
Mais de chaque côté, une porte en polystyrène blanc, trop neuve pour être celle d’origine qui aurait été miraculeusement conservée intacte, ouvre sur un déconcertant volume aseptisé, réfrigéré et sonorisé, presque blanc, qui s’apparente à un hall d’entrée d’immeuble moderne pourvu d'ascenseurs.
Certains visiteurs ne s'aventureront pas au delà du seuil. D'autres entreront et appuieront sur le bouton d'appel. ui déclenche aussitot une machinerie.
Non pas le glissement feutré des ascenseurs urbains mais le grondement sourd et inquiétant d’un monte charges qui viendrait des profondeurs de la terre.
Les flèches lumineuses indiqueront l’arrivée d’une cabine. Mais aucune des trois portes ne s’ouvrira jamais.
Par un syncrétisme architectural, avec un titre faisant référence au memento mori des guerriers vikings dans la mythologie nordique, Callum Morton mêle des éléments autobiographiques, le choc de revoir sa maison familiale, conçue par son père architecte, réduite à une friche urbaine et des événements historiques comme les conflits armés en Afghanistan ou en Irak qui s'ouvre également sur une réflexion sur le parallélisme des destinées individuelles et globales.
"So I decided to remake this house as a fiction; not whole and complete, but as a stripped-out ruin, rising back up like the dead do, all rotting flesh and cracked limbs, torched, sutured together and shot through with holes, like a ghost-ride in the theme park of my life." |