Manu Chao signe son retour avec La Radiolina, nouvel album haut en couleurs et en sonorités. Dès la première écoute, le style Manu Chao s'impose avec les critiques que cela peut engendrer.
J'entends déjà certains crier au copier / coller des précédents albums. Hey les mecs (et les filles d'ailleurs), faudrait peut-être arrêter les conneries ! Certes, il n'y a pas de grandes surprises à l'écoute de cette galette, mais bordel, le bonhomme a su trouver son style et ça, ce n'est pas rien !
Le sieur Chao assume la "répétition" et sa patte musicale. Il ne s'en cache pas. Il ferait autre chose, on entendrait les mêmes voix s’exclamer : "merde, c'était mieux avant !". On aime ou pas mais la démarche est respectable. Il est vrai que la diffusion en boucle du single "Rainin paradise" a un peu viré au matraquage radiophonique. Cela a pu en saouler plus d'un mais c'est quand même mieux que les sempiternelles danses / chansons de l'été.
J'ai l'impression que Manu Chao fut hype et qu'il est renié, voire plus, par celles et ceux qui le portait aux nues à la fin du siècle dernier. Certes, il s'est un peu perdu en route avec Amadou et Mariam mais il ne faudrait pas oublier le magnifique projet Sibérie m'était contée avec son pote dessinateur Wozniak. Il conviendrait aussi peut-être d'arrêter de fantasmer sur une improbable reformation de la Mano Negra. Voilà, ça c'est dit.
Je ne suis pas un inconditionnel de Manu Chao mais il faut avouer que cet album est plus que sympathique. A y regarder de plus près, le garçon a plutôt bien vieilli. Prenez Santi, ancien batteur de la Mano, il a mal viré en jouant au jury pour Popstar avant de devenir directeur de label musical (?) pour TF1... Manu Chao est égal à lui-même et à ses envies, avec ses qualités et ses défauts.
Chacun voit midi à sa porte mais il faut avouer que certaines sont plus chaleureuses. Celle de Manu Chao est orientée plein sud. La Radiolina est dans l'ensemble un bon album qui est très agréable à l'écoute. On retrouve tous les ingrédients : rythmes tour à tour endiablés et lancinants, collages sonores et mélodies efficaces.
La Radiolina s'appuie sur une base de riffs et de sonorités que l'on retrouve tout au long de l'écoute. Ainsi, la même partie de guitare prend une dimension nouvelle sur une autre chanson. Le dernier de la famille Chao est beaucoup plus touffu que ses petits frères, plus rock aussi.
La Radiolina comporte de jolies surprises notamment les titres les plus nerveux ("El Hoyo" ou "El Kitapena"), on passera en revanche les titres en français. C'est un album qui s'écoute avec plaisir malgré un ensemble très homogène. On aime ou on n'aime pas, les goûts et les couleurs...
Manu Chao n’est pas intouchable, loin de moi cette idée, mais avant de juger, prenez le temps d'écouter.
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