L’exposition de "L’Art des frères d’Amboise" constitue l’un des événements qui scande l’année 2007 qui célèbre le 30ème anniversaire de la création du Musée de la Renaissance, installé dans le château des Montmorency à Ecouen, né sous l’impulsion d’André Malraux.
Cette exposition a été conçue en collaboration avec le Musée du Moyen Age, sis dans l’hôtel de Cluny à Paris pour proposer au public, au travers de l'art sacré et le mécénat de la famille d'Amboise, un nouvel éclairage sur la période charnière entre le Moyen Age et la Renaissance. Si Jacques d’Amboise, évêque de Clermont, abbé de Cluny, est le précurseur de la famille avec la reconstruction de l’hôtel des abbés de Cluny qui reste profondément ancré dans la tradition gothique, Georges d’Amboise, archevêque de Rouen, prélat du Pape et Premier ministre de Louis II, est l’initiateur de la Renaissance en France.
L'exposition concerne la chapelle palatine du fameux épiscopal de Gaillon, qui célébrait le mariage du gothique flamboyant et de l'art italien.
De cette chapelle détruite pendant la Révolution, il ne reste que des éléments décoratifs qui sont conservés dans plusieurs lieux et aujourd’hui réunis pour la restituer dans la chapelle du musée d'Ecouen.
Cette restitution permet de découvrir le décor fastueux de vitraux, marbres, peintures et sculptures qui étaient commandés aux meilleurs maitres français et italiens pour introduire un nouveau vocabulaire ornemental à l'antique renouvelé par l'apport de la renaissance italienne.
Ainsi, les remarquables clôtures en bois sculptés panneaux marquetés constituent-ils le premier exemple datable de l’utilisation de cette technique d’origine italienne et leurs doubles faces sont sculptées, juxtaposant les deux styles.
Dans la chapelle, sont réunies les pièces maîtresses comme le maître autel du rétable en marbre sculpté par Michel Colombe, les vantaux, deux statues en terre cuite polychromes du collège apostolique d’Antonio di Giusto Betti et deux toiles superbes, "La déploration du Christ mort " d'Andréa Solario et "La Cène" de Marco d'Oggiono.
Une partie du mobilier liturgique qui, normalement prenait place dans la chapelle extrêmement confinée, est exposées dans plusieurs salles dans de spacieuses vitrines peinte du rouge "gueule" du blason des Amboise.
Cette exposition incluse dans les salles d’exposition permanente du musée, se complètera donc de manière quasi naturelle de la visite des autres salles, notamment celles des tapisseries avec la découverte de l'une des deux acquisitions récentes et exceptionnelles sur l'art des liciers parisiens qui consiste en une tapisserie de "L’histoire de Diane" commandée par Henri II pour Diane de Poitiers.
Ce chef d’œuvre de l’art de cour du milieu du 16ème siècle complète sa collection de tapisseries qui présente un panorama inestimable de la tapisserie européenne de la Renaissance avec notamment les dix pièces monumentales de la tenture "David et Bethsabée". |