On pourrait commencer en disant qu'on tient là le renouveau du rock français, la messie de ce nouveau siècle, fils spirituel de..., héritiers de... On pourrait, mais on ne veut pas.
Deportivo sort en cette période automnale son second album, éponyme qui plus est, deux ans après un premier essai plutôt convaincant. Alors qu'en est-il de cette nouvelle livraison ?
Ça commence pied au plancher avec "Exorde baratté" aux guitares hurlantes et à la rythmique hyper efficace. Dès ce premier morceau, on retrouve la recette Déportivo : mélodie et fureur sonique. Ce nouvel opus est à l'image de son introduction à savoir direct et sans fioritures. Les dix titres s'enchainent à toute vitesse, ne laissant aucun répit si ce n'est à la fin. Album court, le nouveau disque du trio va à l'essentiel. "Pas de bla-bla, des résultats", voici la philosophie en vigueur chez Déportivo.
Alternant le français et l'anglais, les Parisiens n'y vont pas avec le dos de la cuillère, couchant sur disque la fureur de leurs concerts. Même si certaines de leurs influences sont évidentes (Nirvana, Pixies, Thugs), ils ne se cantonnent pas au simple copier/coller. On retiendra l'efficacité de "Classico (share you love)" et son refrain nirvanesque, "En ouvrant la porte" ou le tubesque "La brise".
Produit par Gordon Raphael, sorcier ayant œuvré pour The Strokes, l'album Déportivo s'inscrit logiquement dans la lignée de son prédécesseur On notera une excellente réinterpétation de "Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement" de Miossec. Petit clin d'œil à la version jouée sur scène par les grands frères de Louise Attaque avec Arnaud Samuel en bonus.
"I might be late" et "Suicide sunday (part II)" retiennent également toute notre attention. En anglais et en acoustiques, ces deux titres sont d'une simplicité et d'une proximité étonnante. Peut-être une direction à explorer pour la suite, tant ces deux titres ont un goût de trop peu.
Avec ce second album, Deportivo prouve qu'il n'est pas un groupe éphémère. Le cap du second disque est franchi avec réussite, même si on sent que le groupe a le potentiel d'aller encore plus loin.
Il ne reste plus qu'à lancer un grand concours sur la symbolique de la poule, du renard et de la clé, tryptique original de la pochette. |