A l'Espace Champerret le MAC2007, se déroule du 21 au 24 novembre 2007, la 23ème édition de la Manifestation d'Art Contemporain.
Sous l'actuelle direction d'Hervé Bourdin, le président de l'association organisatrice MAC 2000, qui est également président de la commission culture du Conseil Régional d'Ile-de-France, cette grande exposition ouverte aux professionnels et aux particuliers s'inscrit résolument dans la découverte et la promotion d'artistes contemporains.
Cette année, 130 artistes bénéficient d'un stand d'exposition en forme de mini galerie dont la superficie et le volume permet d’exposer plusieurs œuvres et notamment des grands formats.
Des artistes qui ont également participé à deux événements spécifiques à ce MAC 2007 : une exposition commune autour de la thématique "Le Noir et le Blanc : dessins et autres techniques" et un concours d'art décoratif, en partenariat avec le Méridien de Paris, en forme de décor d'assiette.
La plupart des artistes exposants, physiquement présents, point fort de cette manifestation, sont, pour la plupart, des artistes confirmés et dans la maturité de leur art.
Un panorama éclectique de l'art contemporain
Le MAC 2007, qui se présente comme "découvreur de talents" pour "un art décomplexé, incisif et singulier", ouvre ses portes à toutes les techniques et tous les registres sans exclusive.
La sélection fait la part belle à la peinture, art majeur devenu quasiment le parent pauvre de l'ensemble des manifestations d'art contemporain, supplantée, au moins en terme de visibilité par les vidéos, les photographies et les installations plasticiennes.
A côté des peintres, on peut trouver des photographes, les superbes et troublants "Trityques" d'Hervé Szydlowski qui explore le territoire du corps malmené par le temps, la maladie, la nature, des sculpteurs avec la "Section Unique" cubiste d'Olivier de Coux et des plasticiens comme Christophe Dalecki et ses "Plantes ménagères".
Un salon placé sous le signe de la peinture
Force donc est de constater que les peintres résistent avec une belle énergie et que la peinture est un art vivant qui évolue avec la diversité des techniques employées notamment quant au support, de la toile au tissu, du bois à l'altuglas, de l'aluminium au verre.
Une des grandes tendances de ce salon est l'influence du Nouveau Réalisme des années 60. Montage, collage, construction et déconstruction sont amplement utilisés comme dans les peintures charades collages de Cathy Levêque
S'agissant des genres, le paysage est rarement bucolique : noir de la nuit post-nucléaire des paysages noirs pour Laurent Delaire, brouillard polluant des paysages industriels pour Marion Tivital et le milieu urbain oppressant avec Christian Gonçalves.

Les natures mortes sont soumises à un hyper réalisme fort, du joyeux sensuel avec Sylvie Herzog au nauséeux des "Natures(bientôt) mortes" de Nicolas Cussac et les "vide-mémoires" de Marbleu rappellent, en miniature, les "Combines" de Rauschenberg.
Pour le portrait, certains creusent leur sillon comme comme les portraits monochromes de Frédéric Milande, le panthéon boudhique de Rémy Gastambide,
la figuration lisse des nus de Claude Como,
ou les vigoureuses fresques picassiennes de Javier de Serra.
Les influences prégnantes sont celle de l'expressionnisme viennois d'Edvard Munch, Egon Schiel, puis du réalisme paroxystique de Francis Bacon et l'actionnisme viennois avec toute la mouvance du "body art" au sens large.
Le corps dans tous ses états devient le lieu de questionnement du monde depuis le cerveau avec le "Corail cérébral" d'Amandine Chenot aux hommes nus au monde de Nicolas Canu
et les hommes au corps de pâte à modeler d'Eric Reynier.
Françoise Monnin, historienne d'art membre du comité MAC 2007, précise que la pari de cette manifestation est de concrétiser un propos de Robert Filliou : "L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art". MAC 2007 a gagné son pari.