Comédie dramatique d’Edward Bond, mise en scène de Jehanne Gascoin interprétée par la Compagnie Les Contempouriens.
Parce que sa mère lui demande de brûler une maison dans le quartier d'en face par vengeance personnelle, le petit Joe va rentrer dans une spirale infernale et, accompagné de sa bande, se lancera dans une fuite désespérée.
Monter une telle pièce avec douze comédiens est un défi audacieux pour une première mise en scène. Immanquablement, l'homogénéité de la distribution s'en ressent. Il n'en demeure pas moins qu'on peut déjà voir des choses très encourageantes dans ce travail de la vaillante Compagnie Les Contempouriens.
En effet, le groupe dégage une vraie énergie qui sied bien aux tressaillements des jeunes fuyards sans repères (parents absents ou alcooliques). Moins à l'aise dans les scènes d'émotion, les comédiens ont tendance à forcer un peu le trait.
On passera aussi sur l'âge des acteurs en léger décalage pour certains avec les rôles qu'ils sont censés incarner (des enfants d'une dizaine d'années) et on retiendra une mise en scène sobre et physique loin du pathos.
Après un début un peu appliqué, le spectacle une fois lancé propose de vrais beaux moments reflétant bien la vision apocalyptique du dramaturge anglais. Cette histoire violente située dans un no man's land où les exclus sont entassés résonne bien avec l'actualité des banlieues à l’agonie.
La mise en scène de Jehanne Gascoin nous immerge frontalement dans cette ambiance nocturne de fin de monde où errent avec les soubresauts de leur âge ces enfants grandis trop tôt. Sombre drame dont pas un ne sortira indemne si ce n'est Joe, qui prendra conscience à la toute fin que sa seule chance de survie passe par sa capacité à inverser le cours des choses. |