Comédie dramatique de Cécile Reyboz, mise en scène de Héloise Ester avec Florent Anizon, Héloïse Ester, Laurent Le Bras et Emmanuelle Trinquesse.
Dans un dancing où un régisseur s’acharne à réparer un système électrique défaillant, trois personnages que rien ne semble réunir vont se rencontrer…dans le noir.
Au départ de ce spectacle original, il y a la volonté de la Compagnie Birdy Nam Nam de plonger le spectateur au plus près des sensations que peuvent ressentir les aveugles et par la même, au cœur du texte. En effet, le public, d’abord déconcerté par le concept, appréhende ensuite mieux la situation et fait bientôt corps avec ces personnages dissemblables que cette intimité va rapprocher, se livrant tous l’un après l’autre à d’improbables confidences.
Il y a là, hormis le technicien du théâtre : une représentante en sanitaires (Héloïse Ester, à la voix si "radiophonique"), une danseuse aveugle et un travesti. Et tous vont, aidés par l’occasion, dévoiler une grande partie d’eux- mêmes. Et, dans le noir, dire leurs peurs, leurs rêves, leurs espoirs…
L’atout majeur dans "Des lampions de papier", c’est le texte de Cécile Reyboz. Un texte ciselé, imagé, plein d’humour qui nous emporte dans cet univers quotidien si poétique.
A lui seul, il nous fait voyager et même s’il est vrai qu’on souhaiterait que le concept soit plus exploité et que l’auteur fasse évoluer ses personnages dans un décor plus intéressant, on apprécie cette expérience sensorielle inédite qui nous sensibilise aux perceptions des non-voyants. Et ça n’est pas si fréquent. |