Déjà en novembre en première partie de The Shins, le jeune groupe Vampire Weekend faisait l’objet d’un buzz impressionnant.
Tout ça dû à quoi ? Leur look d’étudiants sorti tout droit de l’Upper West Side ? Leur fameux mélange de pop et de musique africaine ? Une étude de cas s’impose…
Formé début 2006 par quatre étudiants de l’université de Columbia (Ezra Koenig, Rostam Batmanglij, Christopher Tomson et Chris Baio) le groupe a donné ses premiers concerts dans le cadre de soirées étudiantes guindées et de clubs de lecture. Des intellos donc, qui donnent à une de leurs chansons le nom d’une règle de grammaire ("Oxford Comma").
Ils commencent à se faire connaitre et sortent un EP enregistré dans leurs petites chambres d’étudiants. Puis c’est le parcours habituel de tout jeune groupe propulsé au rang de "next big thing" : album attendu comme le messie, critiques dithyrambiques, unes des magazines…
Cependant, quelque chose déroge à la règle : leur son est nouveau. Nouveau, mais surtout métissé. Car ce que réussit à faire Vampire Weekend est assez exceptionnel.
Tout en étant extrêmement étriquée par les codes de la pop, leur musique regorge d’influences world et surtout africaines. Presque tous les titres de l’album, du single "Mansard Roof" à "A-Punk" ont une structure très carrée, à l’anglaise, que le groupe détourne légèrement avec un rythme décalé par ci et une mélodie africanisante par là.
L’enchainement de "Cape Cod Kwassa Kwassa" et ses rythmes chaloupés et du clavecin et des cordes très Versailles de "M79" et de "Walcott" témoigne bien de ce mélange. On trouve quand même quelques touches plus modernes dans ce disque, comme le synthé du magnifique "One (Blake’s got a new face)", mais cela ne dénature pas le caractère chaleureux des chansons.
Faisons le bilan : un album d’onze titres meilleurs les uns que les autres, reflétant un vrai mélange d’influences. Pour une fois, la hype aurait-elle raison ? |