Bonne nouvelle : Supergrass revient aux sources avec un Diamond Hoo Ha plus rock que jamais, pour lequel les pédales d'effets ont repris du service et les quatres compères ont dépoussiéré leurs amplis, entreposés depuis plusieurs mois dans une grange normande. Après quelques échappées douces sur la route de Rouen, le groupe anglais devrait donc encore une fois marquer l'année musicale à grands coups de riffs assassins.
Et c'est chose faite dès les premières notes de Diamond Hoo Ha Man, premier extrait de l'album, de "Bad Blood" et de "Rebel In You", hits rock et sexy, dans la digne lignée de "Richard III" et autres "Rush Our Soul". De quoi confirmer dès le début de l'album que le quatuor n'a en rien perdu son sens imparable de la mélodie et son talent pour les choeurs aériens (dont, il est sur, Supergrass est le seul détenteur du secret).
Mais bien que ce sixième album soit surtout placé sous le signe du rock'n'roll (avec un "345" déroutant par son riff exotique, "Whisky & Green Tea" et ses cuivres ravageurs, "Outside" et son solo robotique ou encore "Rough Knuckles"), Gaz Coombes, Mick Quinn, Danny Goffey et Rob Coombes ne négligent pas pour autant les pop songs talentueuses auquels le groupe nous a habitué tout au long de sa carrière. Preuve en est avec "When I Needed You" ou "Ghost Of A Friend".
La qualité sonore n'y est pas pour rien non plus dans la réussite de ce nouvel opus, puisque les anglais ont donné naissance à ce Diamond Hoo Ha à Hansa, célèbre studio de Berlin où David Bowie a trouvé l'inspiration pour certains de ses plus grands tubes, et les Supergrass ont su s'entourer de Nick Launey (Nick Cave, Gang Of Four) à la production, qui s'était d'ailleurs avoué pressé de travailler avec un groupe aussi énergique. La naïveté et la spontanéité de Supergrass époque "I Should Coco" se devine au détour de quelques mélodies. Ce nouvel album est bien la preuve que Supergrass n'a en rien perdu la fraîcheur de ses débuts.
Composé aux quatres coins du monde (entre Oxford et Berlin, Reykjavik et Pékin, Londres ou encore Dublin), Diamond Hoo Ha s'annonce comme un retour à des sources plus électriques et beaucoup plus spontanées. Ce qui n'est pas pour nous déplaire après un Road To Rouen aussi calme et doux, qui nous avait presque fait oublié que Supergrass n'avait que quatorze ans... |