Monologue d'après le roman éponyme de Georges Simenon, de et par Robert Benoît.
Georges Simenon disait de son roman "Lettre à mon juge"je l'ai écrit me débarrasser de mes fantômes et pour ne pas faire le geste de mon héros". Et cette autofiction littéraire, extraordinaire de force brute et d'autonalyse, procède à la dissection particulièrement clairvoyante du crime passionnel
Un homme ordinaire et médiocre, qui constitue un des archétypes de l'univers romanesque de Simenon, conscient de sa propre médiocrité et soumis à une profonde angoisse existentielle, voit sa vie bouleversée par la rencontre d'une femme.
Georges Simenon, qui excelle dans la dissection de la vie compassée des petits bourgeois de province, aborde ici un thème sur lequel il s’est montré peu disert, celui de l’amour. Un amour pulsionnel qu'il dépeint comme une fulgurance violente et insoutenable qui consume ceux qui l'éprouvent jusqu'à l'ultime.
Le texte est lourd, chargé, dépouillé, d'une écriture au scalpel, sans fioritures, sans affect et d'une difficulté extrême pour passer le cap de l'oralité. Robert Benoit produit donc une prestation d'une exceptionnelle qualité et une incarnation prégnante, bouleversante et effrayante.
Il déroule l'anatomie du meurtrier et la genèse de l'acte criminel inhérent à l'essence même de l'amour qui, la plupart du temps, s'extériorise de manière symbolique, avec un talent rare en instaurant, au fil de la narration, lucide et désespérée, un climat pesant qui atteint l'insoutenable. |