Et voilà, c'est toujours la même chose, début juillet, c'est le retour des grands festivals, des marathons de musiques et la plongée dans un univers à part fait de bières bien fraiches, de saucisses grillées dans du pain un peu molasson et de longues journées à écouter tout et n'importe quoi, à rester une heure devant un petit groupe original ou de courtes minutes devant de grosses pointures sans surprises. C'est toujours la même chose et pourtant tous les ans c'est le même bonheur d'arpenter les grandes prairies ravagées par des dizaines de milliers de festivaliers chaque jour qui profiteront de la chaude ambiance et de la programmation musicale.
Le festival des Terre-Neuvas de Bobital est donc la première de ces grandes réunions bretonnes en juillet et peut être celle qui rassemble le plus de diversité musicale, parfois critiquée mais toujours efficace. Résumons donc les grands moments de la première journée de ce festival.
C'est donc après le petit bazar habituel de début de festival, dans une ambiance qui s'éloigne de plus en plus de la kermesse bon enfant, que commence le premier concert, en retard, avec Sinik. Rap pas forcément très original, où le principal interessé scande des textes un peu classiques dans le genre en repêtant son nom à l'envi . .. La foule est clairsemée, le public rock profitant certaienement de l'après midi pour terminer quelques bouteilles avant d'entrer sur le site.
Pendant ce temps sur la petite scène Côtes d'Armor, Anken offre un univers totalement différent avec une sorte de death metal en breton, du Rammstein de l'ouest de la France. Il faut aimer le style mais c'est plutôt très efficace et surtout très original dans un festival généraliste comme les Terre-Neuvas.
Quelques dizaines de minutes plus tard, jolie surprise sur la scène 2 avec The Subways, pour le côté plus indie pop de la programmation : deux gars, une fille et de la power pop parfaite en fin d'après midi avant les grosses pointures. Ca remue dans tous les sens, c'est coloré, surement le meilleur concert de la soirée avec les vieux briscards de Scorpions. On en redemande.
Beaucoup esperaient la reformation cette année de Téléphone à Bobital. Mais non, toujours pas, malgré la présence de deux membres du groupe ce soir, nous n'aurons droit qu'à la belle prestation de Louis Bertignac, toujours aussi heureux d'être sur scène avec ses deux acolytes. Il expliquera d'ailleurs en conférence de presse que même si un eventuel concert de Téléphone pourrait être imaginé, il ne cherche absolument pas à reprendre l'aventure avec ses anciens compères. La page est tournée. Bertignac reprend toutefois ses anciens tubes ainsi que ses nouvelles chansons avec une joie toute communicative. Décidement quel grand bonhomme de la chanson rock française.
Il était attendu Didier Super. Avec son nouvel album plutôt pas désagréable, ce chantre du mauvais goût poursuit sa quête des oreilles chastes pour leur envoyer l'acide de ses textes et l'horreur de sa voix. Parce que Didier Super est plus un performeur qu'un chanteur. Tout peut arriver pendant ses concerts, Didier critique, insulte, recommence des chansons et pousse la voix nasillarde jusqu'à l'excès. Excès de parodie, excès de provocation, on se régale toutefois bien longtemps sur les chansons de 30 secondes ou les morceaux interrompus en se demandant si oui ou non le personnage est complétement fabriqué. C'est pour cela qu'on l'aime cet horrible individu non ?
Succèdant à la folie de Didier Super, la folie de Cali. Superstar de la chanson française, Cali ne laisse plus indifférent : on aime ou on déteste. Ici on aime. Grande gueule aux nerfs à fleur de peau, le perpignanais offre à son public des concerts d'une extrême intentsité, allant parfois dans le too much de mimiques et d'effets mais laissant le souffle coupé aux milliers de spectateurs. Encore une fois à Bobital il ne se fait pas prier pour sauter dans le public, pour braver la sécurité et proposer un spectacle énorme même sur ses chansons les plus calmes. Le bordel magnifique, le titre de son live, correspond totalement à sa prestation d'autant plus que ce soir, Cali semblait nettement plus enjoué et en forme que lors d'autres spectacles récents. Il finira même en mini big band accoustique sur l'avancée de la scène. Magnifique concert.
Petit passage rapide dans la boîte de nuit géante de Art'n'zik, nouveauté de cette année, très excentrée sur le site du festival, pour découvrir DJ Blue, jolie demoiselle aux platines, avant de retourner sur la grande scène pour le moment le plus attendu de la soirée et peut être le seul moment où l'on sent réellement une foule conséquente dans la prairie du Louvre. Il fait nuit et les allemands de Scorpions arrivent.
Des rockeurs has been, c'est ce qu'on pensait en 2005 quand ils ont été programmés dans ce même festival. Finalement, avec des looks inchangés depuis des années, les Scorpions avaient offert un grand concert, montrant une énergie énorme et cassant cette image un peu ringarde de groupe hard rock. Retour en 2008 et même sensation avec un concert énorme. Le show est rodé, sans surprise, mais on ne peut que rentrer dedans et se laisser porter pendant 1h30 au son des guitares saturées des deux virtuoses ainsi que des slows inimitables emmenés par le fabuleux batteur James Kottak qui en fait des tonnes. Surement le meilleur moment de la soirée bien agitée au niveau de la grande scène.
A demain!
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