Comédie de Jean-Claude Islert, mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Arnaud Gidoin, Audrey Hamm, Elisa Maillot, Antoinette Moya et Patrick Zard’.
Après 15 ans de mariage, Sylvie et Jacques, qui ont tout pour être heureux, s'aiment toujours mais le quotidien a un peu érodé la passion amoureuse et ils ont besoin d'un bon coup de semonce pour remettre les pendules à l'heure. Ce qui va se passer ce jour-là, avec un simple grain de sable qui grippe le mécanisme " Entre 15 heures et 15 heures 30 ".
Lui, collectionne les aventures sans lendemain et accumule les mensonges. Elle, ferme les yeux et a une éphémère liaison de dépit. Cela commence un peu comme les "Scènes de la vie conjugale" de Bergman mais avec Jean-Claude Islert a choisi le parti de la pure comédie, une comédie de moeurs fortement mâtinée de quiproquos vaudevillesques.
A la mise en scène, pourquoi changer une équipe qui gagne ?, Jean-Claude Islert retrouve Jean-Luc Moreau, le compère qui a mitonné ses derniers opus ("Délit de fuites", "C’est jamais facile").
Ici, le chantre de la comédie de boulevard, adepte du rythme trépidant voire frénétique, privilégie ici, judicieusement, un rythme nerveux servant au mieux cette comédie souriante qui n'appelle pas des rires grasseyants et faisant la part belle au potentiel des comédiens.
Audrey Hamm, Antoinette Moya et Elisa Maillot exécutent des prestations sans faute, respectivement en stagiaire assumant la promotion canapé, en mère possessive et envahissante et en épouse lasses des petits arrangements implicites entre époux.
La palme revient incontestablement, et conjointement, à Arnaud Gidoin et Patrick Zard' époustouflants en hommes infantiles, chacun dans son registre. Le premier, éternel séducteur pour qui le mensonge est devenu une seconde nature, le second timoré, un brin ahuri et toujours interloqué, éternel amant de passage stressé entre le retour inopiné du mari et l'inquiétude inquisitrice de sa "manman".
Les deux font la paire, une paire qui dans un univers cartoonesque mettrait en présence le vibrionnant Speedy Gonzalès et le lymphatique Droopy, et qui augure, peut être, d'un de ces grands duos mythiques de la comédie de boulevard, tel celui formé par Jacques Balutin et Michel Roux - et mènent allègrement cette cavalcadante comédie.