Samedi 19 juillet, troisième jour de festivité.
Après check du programme du jour, on se décide pour The Brian Jonestown Massacre sur la grande scène.
Ca commence à 21h et c'est impeccable parce qu'on est à l'heure !
Pas facile d'ouvrir le bal et la foule est très clairsemée. Petit discours d'Anton Newcombe le chanteur pour son public en guise d’ouverture. Les premières notes retentissent. Les guitares sont cinglantes et la voix d’Anton est parfaitement posée.
Pour ce coup, la balance est impec. Le son est vraiment énorme et les morceaux comme "When Jokers Attack" prennent toute leur dimension. On connait les morceaux et pourtant, l’improvisation semble parfois prendre le pas sur les structures studio.
Danil Allaire, le batteur, comme à son habitude ne cesse de regarder Anton en quête du moindre changement inopiné du Maître. Gros concert des BJM sur cette grande scène. Le chanteur aime à faire causette… Bon, il confond un peu l'Espagne et la France dans son discours mais personne ne lui en veut. En fin de concert, un feu d'artifice viendra même s'inviter, provenant du camping juste à coté et malgré ça, l'attention du public restera scotchée sur le concert !
Newcombe est bien trop propre pour les fans du groupe. Il est gentil, poli, remercie tout le monde et est parfaitement net. On l’a vu plus véhément, le père Anton.
Joel Gion assure toujours autant avec son instrument de prédilection, le 12 feuilles… pardon, le tambourin. Excellent concert des américains qui n’avait pas joué en Espagne depuis un bout de temps. D’ailleurs, si vous ne le saviez pas déjà, un documentaire sur le groupe est sorti il y a deux ans, DIG !, un petit bijou pour les connaisseurs.
On se permet une petite pause casse-croute pendant les 30 minutes de changement de plateaux. Manu s'essaie au Hot Dog sauce maison et p'tits oignons frits, on dirait de la noisette. Une petite binouze pour accompagner le tout (Heineken, forcément) et hop, on repart en chasse de bonne zik.
My Morning Jacket se prépare sur la grande scène, je ne connais pas du tout, alors je suis toute ouïe. 22h30, les premières notes s'envolent, la voie est aiguë, les membres du groupe sautent sur scène comme de beaux diables. Le tempo est bien accrocheur ! Du coup, la foule se rassemble, enfle.
La musique est vraiment posée. Il y a des petites touches de reggae ça et là. J'adhère. Cependant, Manu trouve que le tout est un peu trop propre, trop lisse. En effet, le groupe de rock enchaine les morceaux sans vraiment de relief. Tout est fluide, les morceaux mid-tempo s’accumulent sans grain de folie. L’ennuie s’installe bien vite. Les goûts et les couleurs…
Mais pas le temps de voir la fin (ça devient une habitude), il y a Tricky qui démarre sur la Fiberfib.
Décidément, Tricky est bien brouillon. Dans une pénombre presque parfaite, dos au public, les yeux explosés par le THC, il enchaîne des titres décousus.
Pas de fil conducteur, il mélange rock, jungle sans aucune liaison. Il nous fait un espèce de medley des styles qui lui plaisent.
Je crois que je ne me ferai jamais à ce qu’il fait. C'est lymphatique comme pas permis et la voix de sa splendide chanteuse ne sauvera pas l’ensemble bien moyen.
Heureusement pour moi, à 23h30, Lori Meyers s'élance sur la Vodafone.
La petite aire de réception est pleine à craquer et le public ne s'y est pas trompé.
Le son est excellent ! C'est bien rythmé et très entraînant. Ça sonne très anglais et pourtant au moment du refrain, la foule se met à chanter d'une seule et même voix.
J'enregistre enfin que c'est de l'espagnol que j'entends là. Les musiciens ont de vrais airs de latines lovers.
Malgré tout on ne s'attarde pas, la scène principale nous offre The Kills à minuit pétante ! Premier groupe que je connais. J'ai eu l'occasion de les voir jouer à Toulouse… Et je n'en gardais vraiment pas un souvenir mémorable. Ils font pourtant ici une prestation bien meilleure ! (Si si, faut admettre.)
Première réaction : tiens, ils ont dû arrêter la poudre (Manu me dira qu'ils l'ont plutôt reprise ah ha !).
The Kills est une petite formation puisqu'ils ne sont que deux, un gratteux et la chanteuse. Ils ont fait le choix de la boite à rythmes qui assure le côté mécanique des compos.
Le guitariste, comme dans mon souvenir est toujours aussi impressionnant, de par sa technique et son charisme. Il dégage réellement quelque chose sur scène et son déhanché est original et tonique même s'il est bien plus calme en ce jour.
Ô miracle, je découvre pour la première fois le visage de la chanteuse qui a la sale manie de se cacher derrière sa crinière (mais vu son état lors du premier concert, on ne peut que la comprendre).
C’est aussi étonnant de voir comment sa tenue vestimentaire a évolué avec la célébrité. En effet, du côté grunge et rebelle de ses débuts, elle ne garde plus grand-chose. Elle arrive aujourd’hui sur scène avec un keffieh de grand couturier et des sapes plutôt proprettes. Bon, le noir est toujours de mise mais j’y trouve un côté "bourgeois" loin de ses débuts. Il y a pas mal de monde pour les voir mais ce n'est toujours pas l'affluence. Nous sommes vraiment étonnés de l’influence plutôt moyenne sur la grande scène.
J'en suis là de ma réflexion lorsqu'à 01h30 The Raconteurs monte sur le ring. Quel timing mes enfants ! Trois jours de fête et toujours aucun retard dans les changements de plateaux, moi j'dis : c'est beau ! Et là, c'est enfin le carton plein, la foule s'anime, les corps commencent enfin à se coller pour se trouver une petite place au soleil (façon de parler).
02h30 du mat', il est l'heure pour les rats de quitter le rafiot, direction mon lit douillet. |