Une rentrée plutôt électronique avec les Eps de Busy P, DatA, Benjamin Diamond, Bangers And Cash, Infadels, Chat ou encore Poor Boy ; autant d'artistes qui risquent de marquer ces premiers mois de rentrée musicale.
Réussite totale pour le dernier Ep de Busy P, aka Pedro Winter, baptisé Pedrophilia. Composé de "To Protect and Entertain" qui évoque les soirées folles de Pedro Winter à Los Angeles, avec en featuring la star montante du rap Murs et d'une panoplie de remixes de celui-ci, ainsi que de "Pedrophilia", morceau totalement instrumental où l'on est clairement invité à rapper dessus, ce maxi est l'occasion de ré-entendre le meilleur titre de la troisième compilation Ed Banger, dont Busy P est le créateur. A signaler aussi les versions signées par les italiens Crookers (impossible de ne pas en entendre parler en ce moment), l'excellent Mr Oizo, Dj Medhi ou encore le graphiste du label, So-Me, qui livre ici un remix brillant. Un excellent Ep donc !
Dans le catalogue électronique actuel, difficile de passer à côté de DatA. Ses remixes classieux et déjantés de Tepr, Terry Poison, Danger, Nelson ou encore Chromeo l'ont amené à sortir ses productions sur des labels comme Kitsune et à le propulser sur les scènes du monde entier. Quelques productions et deux Ep plus ("Trop Laser" en 2006 et "Aerius Light" en 2007), DatA revient avec un single vintage ne pouvant qu'évoquer Miami dans les eighties, "Rapture", en duo avec Sébastien Grainger, moitié des splittés Death From Above 1979 (alors que Jesse, son ancien compère, fait maintenant partie de MSTRKRFT). Aussi fan de Moroder que des belles vestes en cuir, DatA livre un titre puissant et efficace, confirmant sa position d'espoir de la nouvelle génération éléctronique française.
Autre sortie synthétique avec "Baby's on Fire" de Benjamin Diamond, chanteur du tube "Music Sounds Better With You" sous le nom de Stardust, créé en compagnie de Thomas Bangalter (Daft Punk) et Alan Braxe. Et le premier extrait de l'album Cruise Control, qui devrait sortir le 20 octobre 2008, annonce un opus résolument pop et aux relans disco plus que prononcés. Accompagnés de deux remixes (l'un des rennais de Rafale et l'autre de D.I.M, signé sur Boys Noize Records), "Baby's on Fire" est un excellent single qu'on ne peut que vous conseiller d'écouter en boucle. On ne peut qu'attendre de le voir sur le devant de la scène avec un live qui s'annonce ravageur.
Un hip-hop gras et vulgaire, voilà le programme de Bangers and Cash, collaboration de Spank Rock et de Benny Blanco. De la booty pure et dure, avec des titres plus qu'évocateurs, "Shake That", "B-O-O-T-A-Y","Pussy" ou encore "Bitch! Clean No Bi"; bref, vous l'aurez compris, ces gars là n'y vont pas par quatre chemins, et si vous n'y croyez pas, passez voir le clip de "Loose" pour en avoir la preuve en image. Mais le hip-hop ne donne pas toujours dans la douceur et à vrai dire, on ne demande pas ça à ces gaillards que l'on aime voir frimer dans leurs bagnoles tunées à chanter leur passion pour les cuisses et les fessiers qui rebondissent. Un Ep cul-te donc, garantissant des frissons des oreilles jusqu'en bas des reins.
Plus conventionnel et moins dansant que leur précédent opus, les Infadels livrent un "Make Mistakes" décevant, nous faisant plus penser au punk rock californien à roulette des Blink 182 qu'à leur rock dansant habituel, extrait de leur nouvel album Universe In Reverse. Plusieurs de leurs anciennes petites bombes de rock dansant nous avait fait violemment taper du pied, comme "Love Like Semtex", "Can't Get Enough" ou encore "Topboy". Ce qui n'est pas le cas de cette nouvelle sortie, qui aurait plus tendance à nous faire piquer du nez. Les Infadels ont donc, hélas, choisi la voix du rock lisse calibré Fm. Le groupe londonien signé sur Wall Of Sound propose un Ep décevant ainsi qu'un nouvel album s'annoncant l'être tout autant.
Nouvelle venue sur la scène chanson française, Chat, seulement accompagnée d'un piano qu'elle semble parfaitement maîtriser, nous livre "Chat Au Piano", Ep accompagné d'un Dvd. Bien que la jolie jeune femme nous semble très sympathique, il s'avère bien dur d'accrocher avec sa musique. Et cette difficulté augmente au moment où l'on insère son Dvd, où l'on peut la voir interpréter ses chansons avec effet "vent dans les cheveux", autour de bougies, bulles de savons et autres effets du genre. Mais on ne lui en veut pas tellement pour sa poignée de compositions médiocres mais plutôt pour son massacre du "Have You Ever Been (To Electric Ladyland)" de Jimi Hendrix. Vous l'aurez compris, "Chat au Piano" ne vaut pas un interêt démesuré.
"Untitled Ep", dernier Ep de Poor Boy l'est beaucoup plus. Un mélange d'électro/accoustique/lo-fi plaisant, issu de l'imagination débordante de Poor Boy, entouré d'amis d'enfance devenus ses musiciens. Des mélodies agréables, souvent coupés dans leurs élans par des guitares aux sons plus violents ou des interludes électroniques. Composé de trois titres ("Untitled Son","This Was The Day" et "Untitled Son" remixé par John Trap, proche collaborateur de Poor Boy), ce Ep montre que ce n'est que le début de l'aventure Poor Boy et prédit de beaux jours devant lui. Des titres intéréssants donc, sur lesquels il est vivement conseillé de jeter un oeil. |