Pour cette troisième édition des Fargo All Stars, le public est gâté à la Cigale, installé dans des fauteuils rouges profond se régalant d’une affiche prometteuse, avec pas moins de trois groupes : Olle Nyman, Jesse Sykes and the Sweet Hereafter, Joseph Arthur and the Lonely Astronauts.
Accompagné par son frère à la contrebasse, Olle Nyman, auteur compositeur suédois ouvre la soirée avec ses ballades folks puissantes, quelque peu malmenées par son guitariste, grand escogriffe au chapeau d’épouvantail, qui les tire imperceptiblement vers le son Beatles des années 60 : le mélange ne manque pas de charme.
Vient le tour de Jesse Sykes and the Sweet Hereafter, groupe de guitaristes de Seattle.
L’intro faite de guitares énervées annonce une partie résolument tournée vers le rock, mais Jesse Sykes en décide autrement et alors qu’elle baigne dans une lumière rouge sang, pliée sur sa guitare, elle plonge la salle dans une douce torpeur traversée par instant par la grâce du duo de violoncelle et de violon.
Puis arrivent Joseph Arthur and the Lonely Astronauts. Malgré l’heure tardive, ils rappellent une lumière blanche ou bleu métal et offrent un set rock du meilleur acabit.
Joseph Arthur, à l’allure d’un Don Quichotte à la triste figure, accompagné par des filles aussi gracieuses que talentueuses, nous fait regretter d’être assis. Il faudrait bouger, danser.
Dès le premier morceau s’exprime toute la générosité créative de l’artiste. La guitare tatouée, les ondulations sexyes de la bassiste, des chansons longues, langoureuses et énergiques : le public est aux anges.
Ils donnent encore trois chansons en rappel, il faut que le personnel de la Cigale coupe court pour arrêter Joseph Arthur sur sa lancée rollingstonnienne.
Les deux premiers groupes ne sont plus que souvenirs lointains, déjà évaporés : quant à Joseph Arthur, cette première soirée des Fargo All Stars est, sans contestation, sa soirée. |