Même s’il sort sur le prolixe, djeuns et non moins intéressant label anglais Wall of Sound, cet album semble cibler les quinquas bobos : un côté suave et langoureux, des choeurs variété, une ambiance reggae électronique, du rimshot reverbéré à profusion...
Malgré les noms intéressants (et forcément bien mis en avant sur la pochette), des co-artisans de ce projet, le rendu n’est pas des plus transcendants. Quand je pense à Grace Jones, je pense folie, model, orgie, coke, égérie… mais quand j’écoute cet album, je suis assez loin du compte.
OK, elle a mûri (60 ans) et les chansons sont devenues plus personnelles. Je ne m’attendais pas non plus à du psychobilly, mais le résultat ressemble plutôt à du dub de salon, finalement pas très éloigné du trip-hop de Massive Attack. Le chant grave et lascif reste dans la lignée de ses chansons pailletées des 70’s/80’s, mais en plus atmosphérique.
Parmi les guests ou co-compositeurs, on peut donc noter Brian Eno, Tony Allen, Tricky, Sly & Robbie… Rien que ça. Et effectivement, ça sonne et les arrangements sont fouillés sans être lourds. Par contre, je m’attendais à au moins un single doté de l’originalité suprême ; or, il n’en est rien, même sur le morceau "Hurricane" co-écrit avec Tricky. Le consensuel est de rigueur, sans doute eu égard à la cible du produit.
Résultat très propre, un peu trop. Ce volume ne restera pas dans les annales mais va certainement tourner un moment sur les platines de certains bars d’hôtels parisiens fashions, en musique d’ambiance. |