Picasso est particulièrement à l'honneur en cet automne hiver 2008-2009 avec l'exceptionnelle exposition "Picasso et les maîtres" qui se tient au Grand Palais.
Picasso, le génie pictural du 20ème siècle qui est entré au Louvre de son vivant et a son propre musée, est indissociable de l'homme.
En contrepoint aux imposants catalogues et analyses qui lui sont consacrés, les Editions Dilecta publient, dans leur série "petit volume", un fulgurant "Picasso furioso".
La page de couverture annonce la couleur : un fond rouge, couleur symbolique par excellence, et la reproduction de l'estampe "Le taureau", animal totem du peintre, deux symboliques qui trouvent particulièrement à s'appliquer à Picasso homme sanguin à la sexualité abondante.
En effet, l'auteur, Alex Danchev professeur à l'université de Nottingham, et auteur notamment d'une biographie de Braque, compagnon d'art de Picasso, propose un portrait argumenté et illustré d'un homme égocentrique et ambitieux qu'il considère comme "l'incarnation suprême de l'autofabrication artistique des temps modernes".
Ce
focus, érudit et rédigé de manière
très vivante et accessible sous forme d'un essai narratif,
promène le lecteur dans l'oeuvre de Picasso et dans le
siècle.
Il éclaire les relations vampirisantes de l'homme, qualifié de "bandit en embuscade", avec les oeuvres de ses maîtres, qu'ils soient morts ou vivants, pour prendre possession de leur secret.
D'où les variations, des "Ménines" de Velasquez au "Déjeuner sur l'herbe" de Manet, entre autres, qui ramènent à l'exposition en cours. Un opuscule fructueux donc.