Comédie dramatique de Jonathan Harvey, mise en scène de Kester Lovelace, avec Aude-Laurence Clermont, Ivan Cori, Tadrina Hocking, Simon Hubert et Matilda Malliarakis.
Sous titré "conté de fée métropolitain", "Beautiful thing" de Jonathan Harwey s'inscrit dans le registre de peinture sociale des classes populaires qui ressortit à la veine initiée par Mike Leigh sans toutefois en avoir la noirceur.
La pièce braque le projecteur sur un palier d'un immeuble collectif où les gens cohabitent avec, simultanément, toute la brutalité et l'humanité de ceux qui ne sont pas nés avec une cuillère d'argent dans la bouche au moment où se déroule la grande aventure des premiers amours adolescentes que l'auteur traite avec beaucoup de délicatesse.
En l'occurrence, celles de trois jeunes qui sont en conflit avec les images parentales, qu'il s'agisse du père inconnu ou du père brutal alcoolique ou de la mère indifférente ou trop protectrice.
La mise en scène de Kester Lovelace, au diapason de cette chronique, n'est pas tant dramaturgique que narrative et confère au spectacle une dimension résolument cinétique qui rapproche du quotidien et des situations archétypales évoqués.
Acteurs confirmés, Tadrina Hocking, particulièrement juste en jeune mère combattive à la langue bien pendue et qui n'a pas froid aux yeux, et Simon Hubert, touchant dans l'amant de passage qui cherche à pérenniser sa situation, encadrent avec efficacité une jeune génération d'acteurs en devenir.
Aude-Laurence Clermont, Matila Malliarakis et Ivan Cori qui manifeste déjà une belle maturité, sont judicieusement distribués et leur prestation, à la fois mesurée et soutenue par une grande spontanéité et et une roborative fraîcheur, mérite d'être remarquée.