Sophie Hunger est une jeune musicienne Suisse de 23 ans. Elle joue de la guitare et du piano, elle est irrévérente dans les interviews qu’elle donne, et fin 2008, elle a vu Universal Jazz lancer son deuxième album Monday’s Ghost, initialement édité de forme indépendante en Suisse où elle connaît un énorme succès depuis mars. Elle a déjà joué à Paris (au festival GéNéRiQ 2008, chroniqué avec beaucoup d’enthousiasme par Vincent Courtois) et en ce fatidique mois de décembre, son CD m’est arrivé dans les mains.
En effet, j’étais en train de faire la liste de courses pour Noël et celle des "CD de l’année" pour Froggy’s Delight lorsque j’ai commencé à écouter Monday's Ghost. Dès les premiers accords de la première musique "Shape", j’ai arrêté ce que je faisais, ai retenu ma respiration et ai écouté une mélodie magnifiquement simple entonnée par une des plus belles voix féminines que j’ai entendues ces dernières années et accompagnée par une guitare jouée avec un doigté plein de langueur et de sentiment.
Les deux musiques suivantes ("Round and Round" et "The Tourist") m’ont permis de reprendre mes activités : ce sont de bons morceaux avec un certain rythme et un recours aux instruments variés (batterie, basse, clavier, guitare, flûte, trombone et harmonica), mais dans lesquelles la voix de Sophie Hunger se détache par sa beauté absolue et une versatilité marquée. A la quatrième chanson "Birth-day", je suis resté définitivement "scotché" : j’ai arrêté tout ce que je faisais, me suis assis et ai écouté.
Ce que j’ai entendu, ce sont treize très bonnes chansons grâce auxquelles Sophie Hunger entre directement au panthéon des meilleures voix de compositrices féminines de la musique moderne, qui inclut Beth Gibbons, Tori Amos, Feist, Emiliana Torrini, Susanne Vega ou Amy Winehouse. Je ne peux pas m’empêcher de signaler en particulier l’existence de cinq morceaux sublimes qu’il est indispensable de connaître : le déjà mentionné "Shape", "House of Gods", "Rise and Fall", "Waltzer fur Nieman" et "Beauty About All".
Le ton prédominant de l’album est donné par la voix et la guitare de Sophie, mais il serait limité de le classifier de "folk", comme il le serait en comparaison avec l’œuvre de Tori Amos, qui me paraît être la référence la plus proche de ce Monday's Ghost. Il s’agit pour moi d’un des meilleurs albums de 2008 et Sophie Hunger une des révélations de l’année. Il est bon de la terminer ainsi, en beauté.
Bonne année 2009. |