Spectacle comique conçu, mis en scène et interprété par Gustave Parking.

Le phénoménal Gustave Parking étrenne son nouveau Best Of, au titre judicieux et révélateur, "De mieux en mieux pareil" au Théâtre Trévise.

L'adjectif phénoménal convient parfaitement à ce personnage qui, depuis bien des lustres, traîne ses guêtres comiques dans toutes les salles de France et de Navarre avec la formule de "libre participation" dont il est l'initiateur (billet d'entrée à un tarif défiant toute concurrence et paiement au chapeau à la sortie).

Car le créateur de ce clown moderne, qui a pour nom Pierre Le bras, et qui se présente lui-même comme un artiste de cabaret comique, est un humoriste rompu au spectacle de rue et aux arts de foire, qui maîtrise le stand up d'une manière tout à fait atypique et unique.

Derrière sa tête de baba cool allumé, ses accoutrements faits de bric et de broc et ses numéros fantasques qui paraissent relever de l'improvisation, se cache un art consommé de la mise en scène et du boniment qui passe par l'hypnose empathique du spectateur.

Sous des dehors potaches, il pratique, avec simultanément de gros sabots et une précision tout chirurgicale, le comique à plusieurs vitesses, de l'à peu près calembourdesque au trait d'esprit, tout en disséminant des plages poétiques et scandant ses antiennes récurrentes - dont le fameux "je vous laisse réfléchir là-dessus" - qui ponctuent les déclarations écolo-poticico-sociaux militantes de cet intégriste de la tolérance et ce croisé contre le racisme esthétique, comme il aime se qualifier.

Ainsi sa satire sur le reality show et le tennis suisse, pratiqué avec un petit suisse en guise de balle, renvoie de manière proustienne le public à ses souvenirs du lancer de yaourt dans les cantines scolaires et confine à la fois à la métaphore artistique avouée avec le ciel étoilé de Pollock.

Maniant de main de maître ses inventions scéniques, visuelles et verbales drolissimes, il fascine le public avec une technique de bonimenteur éprouvé, sans laisser au spectateur, comme le badaud qui assiste au jeu de bonneteau, le temps de réfléchir, un outil redoutable, l’interactivité, et une faconde empathique. De la mouche à la conquête spatiale avec des bulles de savon, il mêle cirque, guignol, stand up et poésie.

Et ça marche ! L'addiction est consommée et le trublion salue sous les applaudissements d'une salle en délire.