Originaire
de Manchester et formé à la fin du siècle précédent
autour du chanteur et guitariste John Bramwell,
du bassiste Pete Jobson et du batteur
Andy Hargreaves, I Am
Kloot a rapidement sorti en 2001, en guise de premier album,
un petit chef d'oeuvre, intitulé "Natural
History". Convoquant l'esprit des Kings
Of Convenience ou la tristesse acoustique du majestueux
"Vivadixiesubmarinetransmissionplot"
de Sparklehorse, la musique d'I Am Kloot,
un peu à la manière de Nick Drake,
est à proscrire fortement aux dépressifs et névrosés
de toute sorte.
Pourtant en deux ans rien n'a changé pour John Bramwell,
lequel semble toujours aussi désabusé - et ce n'est
pas l'insuccès relatif de sa formation qui doit arranger
les choses - allant même jusqu'à dépouiller
à l'extrême son deuxième opus : pas de titre,
une pochette vide, simplement ornée du nom du groupe en grosses
lettres blanches sur fond noir.
Avec le recul nécessaire depuis sa sortie fin 2003, ce deuxième
album apparaît bien au dessus de son prédécesseur.
En effet, après un premier titre pour lequel on se prend
à croire à un changement de cap ("Untitled
#1"), l'univers des mancuriens se remet petit à
petit en place, porté par la charismatique et fascinante
voix de son leader. Les recettes gagnantes de Natural
History ont été ré-appliquées
à l'identiques : discret accompagnement folk et émotion
à fleur de peau.
Cependant à la manière du groupe de Mark
Linkous, I Am Kloot a évolué, laissé
plus de place à son batteur, réalisé un travail
de production digne de ce nom et surtout injecté ça
et là, de salvatrices petites doses d'électricité.
Pas franchement de titres s'élevant de la masse (si ce n'est
peut-être "Mermaids"
ou "Life In A Day") mais douze
chansons s'écoutant d'une traite avec un plaisir sans cesse
renouvelé : l'occasion de donner enfin une chance à
cette formation tristement mise sur la touche.
NB : I Am Kloot reviendra jouer à Paris au Café de
la Danse le 4 mars 2004
|