Comédie
darmatique de Martin Crimp, mise en scène de Corinne
Frimas, avec Valérie Fontaine, Marianne Legall et François
Pick.
Ils ont quitté la ville pour la campagne, troqué
le bruit contre le silence et laissé une vie pour une
autre, meilleure… "La campagne"
de Martin Crimp narre une histoire d’adultère,
un adultère entre le docteur Richard et une jeune femme,
étudiante en histoire.
C’est un soir, alors qu’il rentre avec une jeune
inconnue, que le doute va s’installer dans l’ancienne
bergerie rénovée. Le soupçon est palpable.
Mais qui est-elle ? C’est la question que se pose la femme
du médecin, une question à laquelle elle refuse
de répondre car au fond elle le sait.
Tout est suggéré, rien n’est dit. La vérité
approche la surface sans jamais la toucher. C’est toute
cette subtilité qui transpire tout au long de la représentation.
Malgré cela, les masques tombent peu à peu et
la bienséance va laisser place à la violence,
jamais franche, mais si fine qu’elle fait mal.
Les mots et tournures de phrases se répètent
pour créer un rythme et accentuer la gravité de
la situation. Cette musicalité, parfois dure, est appuyée
par les cordes grinçantes et les enchaînements
stridents des notes du violon.
La lumière, avec Daniel Lévy
aux manettes, constitue à elle seule un personnage. Elle
éclaire les comédiens sur des moments de vérité
et s’échappe dans les situations graves.
La mise en scène esthétisante de Corinne
Frimas joue sur la simplicité et la symbolique.
Un mur de verre d’eau a été monté,
une eau qui parfois prend un goût quand la pureté
qu’elle représente est entachée. Le long
rideau de papier qui se prolonge sur toute la scène occupe
une place centrale dans ce décor épuré.
Entretenu il finira déchiré, comme le cœur
de la femme trompée.
Valérie Fontaine, Marianne
Legall et François Pick
créent, grâce à leur jeu mais aussi à
la disposition centrale de la scène, une véritable
proximité, voire intimité, avec le public. Il
n’est pas seulement spectateur mais témoin. Il
entre dans la confidence, les non dits et faux-semblants. Les
personnages s’interrogent et questionnent les spectateurs,
cherchent un appui dans leur douleur.
La pièce explore un thème simplement humain s’immisce
dans les tourments des êtres, le tout avec justesse et
élégance. |