Saint-Didier de Gastine, petit village mayennais fait parler de lui ces temps-ci avec la sortie du premier album de La Casa, Les Trucs Abîmés. Comme ses voisins sarthois de Tue-Loup, La Casa tire son nom du lieu de résidence de ses deux têtes pensantes. Si la bande de Xavier Plumas excelle dans le folk intimiste, la musique de La Casa lorgne du côté des grands espaces et du "far-west".
Correspondants français de Calexico, Jef et Pierro nous proposent un rock teinté de cuivres et de sonorités que ne dédaignerait pas la bande de Joey Burns. Pour un premier essai, Les trucs Abîmés ressemble à un coup de maître avec sa ribambelle de tubes en puissance. "Go go go", titre à l'efficacité déjà éprouvée, est un de ses ovnis dont la scène hexagonale délivre avec parcimonie. On peut également mentionner "La lune", ritournelle impeccable, "No style" et "Mademoiselle" et leurs petits côtés hip-hop ou "Mon frère" et ses riffs de trompette.
La trajectoire fulgurante du groupe pourrait rappeler celle de Louise Attaque à la fin du siècle dernier. Porté par un buzz incroyable, La Casa ne déçoit pas avec ce premier album haut en couleurs musicales. On peut regretter, première galette oblige, quelques erreurs, mais celles-ci seront vite oubliées (ou zappées) au vu du reste.
S'appuyant sur des mélodies souvent imparables et sur des textes plutôt bien ficelés, La Casa affiche et affirme clairement ses références sans tomber dans le plagiat et sans cantonner au simple rôle d'ersatz. Sans révolution, le groupe mayennais a su s'approprier remarquablement les recettes américaines pour les agencer à la sauce française. Le combo ouvre ainsi une nouvelle voie, différente de celle de ses grands frères français mais tout en assumant leur héritage.
Avec Les Trucs Abîmés, La Casa nous offre un coin de soleil en plein hiver. Tucson et Saint-Didier de Gastine, même combat ! |