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To Lose my Life...  (Polydor)  janvier 2009

Il est des musiques d'une évidence totale. Fragments de rock inestimables, trésors incomparables. De tailles variées, d'un morceau ou d'un album. Qui brillent dans la boue que charie sans cesse le torrent de notre civilisation hyper-culturelle, dont sont nées l'industrie musicale massifiée aussi bien que l'avant-garde la plus underground. Il est des joyeaux, bruts. Que l'histoire retiendra, qu'elle élèvera au statut de référence. Il est des étapes d'une histoire universelle de la musique, d'une histoire du rock écrite en majuscule. Qui vous feraient croire que tout cela a un sens – c'est-à-dire : une direction et une signification. Comme s'il y avait un dieu. Et qu'il soit mélomane.

Il est des souvenirs, que l'on se forge en rencontrant ces pièces précieuses. Ces instants de grande clarté. Où l'univers (musical) s'élargit soudain. Il est de cette musique à laquelle on ne saurait jamais rendre justice qu'en parlant un peu pompeusement. Histoire de souligner leur majesté.

Il est de bon ton pour tenir sur les musiques nouvelles un langage, d'en revenir à ces références, ces grands jalons. C'est ainsi que l'on lira que To Lose my Life..., le premier album des White Lies doit être rapproché de Joy Division ou des Cure, des voies gothiques et New Wave qu'ils ont ouvert dans le rock et la musique punk. Le parallèle se justifie d'autant mieux que c'est Fiction Records, label historique de la bande à Robert Smith, qui s'est chargé de publier en janvier cet album. Merveille des coïncidences.

Pourtant, le trio londonien est formel : ces monstres du rock ne font pas partie de ses influences. Camouflet au visage des généalogistes de l'independentia musicale. On aura beau s'agiter pour souligner la commune noirceur des thèmes, la semblable façon de flirter systématiquement avec l'obscur (la mort, l'amour déçu ou impossible, le temps qui passe...), l'élégance quelque peu glaciale des mêmes costumes sombres, il faudra bien accepter l'horrible vérité : les White Lies n'ont pas les yeux et les oreilles rivés à ces glorieux ancêtres.

Parmi les influences citées et assumées, on retrouvera en revanche Interpol, dont le premier album (Turn on the bright lights, Matador Records, 2002), avait-lui-même été largement comparé à Joy Division. Faut-il alors s'entêter, crier à la mauvaise foi, accuser Harry Mc Veigh et les siens de refuser radinement de payer leur dette aux ancêtres ? Avec circonspection, on se souviendra justement que l'album d'Interpol en question s'est lui-même entre-temps largement affranchi de ces encombrantes références pour acquérir un statut de disque-culte bien à lui.

Alors, serait-ce cela pour les White Lies également ? Ce To Lose my Life... est-il lui aussi un album-événement, l'histoire en train de s'écrire sur une partition froissée ? Est-il trop réussi pour être immédiatement apprécié pour lui-même ? Est-ce parce qu'il prend d'emblée trop de place au panthéon du rock qu'il ne peut que braconner sur les terres des anciens seigneurs ?

Il faut bien reconnaître que les trois anglais ont réussi un bel album de rock froid. Hanté parfois, clavier sépulcral et basse ronde ; souvent endiablé, guitares acérées et batterie claquante. Tantôt grave et tantôt aigüe, très expressive en tout cas, la voix de Harry Mc Veigh est admirable de justesse. Et l'album compte même quelques authentiques perles qui pourraient bien faire date : "Death", merveille pour dance-floor d'Halloween ; et surtout, surtout, le saisissant "Unfinished Business", véritable fête funèbre en noir et gris.

Les ressemblances ne sauraient être fortuites. Si elles ne sont intentionnelles, c'est qu'elles relèvent d'un authentique dialogue entre artistes de génie. Avec un naturel désarmant, les trois musiciens de White Lies ont composé un album promis au succès immédiat, d'une grande profondeur évocatrice, que l'on n'en finirait pas de décliner en autant de variations autour de noms déjà reconnus (Cure et Joy Division, on l'a dit ; Interpol, ils l'ont dit ; mais aussi :  d'Echo And The Bunnymen, And Also The Trees, Depeche Mode, son altesse Franz Ferdinand et toute sa cour...). Une référence future ? Un album à découvrir d'urgence, en tout cas. Restera au temps à établir le reste.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album White lies for dark times de Ben Harper and Relentless 7
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En savoir plus :
Le site officiel de White Lies
Le Myspace de White Lies


Cédric Chort         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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