On savait A.S. Dragon démantelé depuis le départ de la charismatique chanteuse Natacha Lejeune. Désormais, la page semble définitivement tournée puisque sans Michael Garçon, les deux autres membres Stéphane Salvi et Hervé Bouétard associés à deux autres musiciens Ivan Riaboff et Eric Moerman sortent leur premier album répondant au nom de Morphine Ballroom.
Évoluant désormais sous le nom de Control Club, le rock des quatre garcons dans le vent nouveau propose un rock toujours aussi énergique et maniéré, dans la droite lignée de leur précédent club, enfin Association Sportive à l'époque.
Si les textes sont toujours en français pour la plupart et tournent souvent autour de la séduction, voir plus si affinité, comme "Inconsolable" ou "Rougir", la mauvaise surprise vient du chant, évidemment masculin et beaucoup moins charmeur que ce que l'on connaissait jadis, même si on retrouve le même maniérisme et surtout une scansion souvent agaçante emprunte de cette fausse préciosité que l'on retrouve chez les BB Brunes ou Les Shades (ces derniers semblant avoir pris la place des ex dragon chez Tricatel) et qui a le don de me taper très rapidement sur le système nerveux.
En dehors de cela, les textes sont bien troussés et la musique à la fois aérée et sautillante pleine de joyeux claviers poussent indéniablement à taper du pied.
Pourtant, même si "Pilote automatique" tient tout du tube, ses sonorités electro très années 80 et la voix couineuse (on dirait vaguement celle de L'Enfance Eternelle pour les lyonnais qui connaitraient ce "vieux" groupe) empêchent de totalement adhérer. Même constat pour "Jacqueline" en anglais qui en fait des caisses dans le genre "je fais l'anglais et personne n'y verra rien" pourtant construit autour d'une sympathique composition.
"Facile les filles" sorti en single il y a quelques temps reste le titre phare de ce disque et ne souffre que peu de reproches (bon ok, on ne reparlera pas de la voix, de toute façon, elle est beaucoup mieux sur ce titre).
Morphine Ballroom n'est quand même pas dénué de qualités en tête desquelles on notera un ton dans le style des compositions pour le moins atypique et surprenant pour du rock et encore plus pour du rock français.
A decouvrir pour les nostalgiques de A.S. Dragon et les curieux qui souhaitent voir autre chose du paysage sonore francophone. Les autres attendront l'album de Mademoiselle Lejeune. |