Comédie
de Abraham Gomez Rosales, mise en scène de Valentin Capron
et Alexandre Blazy, avec Emilie chevrillon, Gaëlle Gauthier,
Angélique Zaini, Yasmin Berger, Alexandre Blazy (en alternance Guillaume Compiano), Baptiste
Caillaud, Florian Jamey et Léopold Hedengren.
Dans un monde aseptisé, robotisé, déshumanisé
où tout se monnaye (des cookies !), une histoire d’amour
va naitre et oser déranger l’ordre établi.
Assurément, dès le début du spectacle,
on sent un style original. L’univers bien particulier
qui nous est proposé ici doit beaucoup à la plume
caustique et inventive d’Abraham Gomez Rosales qui s’est
bien inspiré des classiques comme "1984", "Brazil"
ou "Bienvenue à Gattaca" pour créer
un monde futuriste à la fois burlesque et terriblement
angoissant car les prémices en sont plus qu’avancées
aujourd’hui.
Toute la première partie, qui dépeint ce monde
contrôlé en permanence et son mode de fonctionnement,
interprétée par une troupe douée et bourrée
d’énergie est vraiment jubilatoire. Les idées
ne manquent pas et les comédiens prennent autant de plaisir
à jouer que les spectateurs à les regarder. Dommage
que l’auteur n’ait pas su resserrer la fin beaucoup
plus convenue qui, malgré des moments plaisants, semble
s’étirer bien inutilement. Et la troupe malheureusement
ne sauve pas la situation mais au contraire s’y englue.
On semble avoir déjà vu des dizaines de fois ces
appels au public (qui n’apportent rien) et ces digressions
qui finissent par alourdir le rythme.
Mais ne boudons pas notre plaisir car si on excepte la dernière
partie, on passe quand-même pendant plus d’une heure
un excellent moment, peuplé de personnages loufoques
et surréalistes (ah, la directrice du théâtre
ou le chinois …) et on oubliera volontiers les petits
défauts de jeunesse pour saluer ce spectacle qui vaut
vraiment le coup et cette vision d’une société,
pas si éloignée que ça, où l’amour,
le vrai, devient une denrée rare. |