Spectacle poético-musical conçu et mis en scène par Odile Michel, avec Virginie Ponnelle au chant et Virginie Fontanarosa au piano.

"Romanisches Café" était le nom d'un célèbre café berlinois dans lequel se retrouvaient, au début du 20ème siècle, les intellectuels et les artistes dont, l'œuvre, pour la plupart d'entre eux, marquera l'histoire de leur art. Entre autres, parmi les plus connus du grand public, les peintres Otto Dix et Oskar Kokoschka, l'écrivain Stefan Zweig, le dramaturge Bertolt Brecht, le compositeur Friedrich Hollaender, le cinéaste Murnau .

Dans ce monde d'hommes, une femme, Else Lasker-Schüler. Une femme excentrique, égérie et/ou figure de proue de l’expressionnisme allemand, sorte de mendiante magnifique surnommée la "clocharde céleste", juif errant au féminin, poétesse lyrique, mélancolique et mystique dont la vie et l'œuvre ont inspiré la comédienne et metteur en scène Odile Michel.

Elle a ainsi conçu un spectacle poético-musical qui recrée, avec la participation de la soprano Virginie Ponnelle et de la pianiste Virginie Fontanarosa, l'atmosphère du cabaret berlinois des années 20 dans laquelle rayonnait cette intellectuelle juive allemande à la personnalité pour le moins kalédoscopique et donne également un aperçu de ce que fut l'effervescence créatrice à Berlin épicentre des avant gardes européennes.

A partir d'un montage de textes et de poèmes qui ressortiissent au symbolisme, d'images d'archives et d'un court film vidéo, elle donne une incarnation très sensible de l'héroïne, cette intellectuelle juive allemande à la personnalité pour le moins kalédoscopique, toujours déchirée entre la vie réelle dont elle refuse les principes établis et un monde parallèle imaginaire peuplé de cavaliers et de princes, entre l'aspiration atavique à la terre promise idéalisée et la fidélité à la patrie allemande contaminée par la montée du nazisme.

Dans le petit lieu atypique du Théâtre de la Vieille Grille, Odile Michel convie les spectateurs à un voyage intimiste au cœur d'un univers qui revêt à la fois une modernité surannée et une étrange résonance intemporelle.