En
coproduction avec le Musée d’art moderne de Rovereto
et le Centre de culture contemporaine de Barcelone, le Musée
du Quai Branly organise une exposition inattendue en
ce lieu, "Le siècle du
jazz"qu'on s'attendrait davantage à voir
à la Cité de la Musique.
La raison tient à ce que cette exposition transdisciplinaire,
qui vise à établir le rôle déterminant
du jazz au niveau esthétique, propose "une réflexion
anthologique sur un des événements culturels majeurs
du 20ème siècle".
Et à ce titre, elle s'inscrit donc dans l'ambition du
musée du quai Branly de favoriser le dialogue des cultures.
La visite s'impose comme une déambulation circonvolutoire
scénographiée par Reza Azard.
Sous une pluie de néons verticaux, évocation
urbaine des clubs, autour d'une médiane audiovisuelle,
un parcours chronologique met en scène objets, documents,
partitions, magazines, photographies, fils, enregistrements,
peintures et sculptures qui frôlent le millier de pièces.
Quand le jazz est là...
Organisée sous le commissariat de Daniel
Soutif, philosophe et critique d'art, cette exposition
a pour finalité de démontrer, comme il l'indique
dans le catalogue, que "le jazz semble avoir traversé
le siècle passé plutôt comme un voyageur
parfois célèbre parfois discret parfois clandestin
mais toujours mythique".
Le
jazz, qui se joue des contraintes spatio-temporelles, s'est
décliné sous toutes les latitudes depuis sa naissance
en 1917 à la Nouvelle Orléans, du swing au bebop,
du Harlem renaissance au free jazz, entraînant dans son
sillage les arts plastiques d'où le sous titre "Art,
cinéma, musique et photographie de Picasso à Basquiast".
L'exposition se révèle une véritable mine
visuelle et sonore pour les amateurs de jazz, les musiciens
et les musicologues.
Pour
les autres, le jazz sert de fil rouge pour traverser le siècle
de peintures en affiches, de sculptures en installations.
Partitions, pochettes de disques et affiches de spectacles
et de concerts servent de support d'expression aux graphistes
: elles sont signées Keith Haring, Andy Warhol, Roman
Cieslewicz et même Picasso, Dali et Picabia.
Côté peinture tous les mouvements artistiques
sont représentés et l'exposition prend des allures
de concentré de musée d'art moderne.
L'affiche
est donc exceptionnelle avec notamment Fernand Léger,
Kupka, Picabia, Van Dongen, Nicolas de Staël, Jackson Pollock,
Picasso, Otto Dix, Jean Dubuffet, Matisse, Basquiat, Matulka,
Bruce Nauman, mais également des peintres afro-américains
moins connus tels Raymond Steth, Thomas Art Benton, Aaron Douglas
et d'Archibald Motley.
Tous sonrt réunis autour du "Clarinette bridge"
de Claes Oldenburg et l'exposition se clôt sur "Chasing
the blue train", une installation de David Hammons en hommage
à John Coltrane. |