Spectacle conçu par Alain Guyard sur une idée originale de François Bourcier, mise en scène de Isabelle Starkier, avec François Bourcier.
Après la collaboration pendant la guerre dont traitait le remarquable "Lettres de délation", François Bourcier revient pour évoquer cette fois-ci la résistance.
Le spectacle, constitué d’instantanés de vie, nous transporte à travers des anecdotes banales ou plus extraordinaires, dans tout ce qui a fait la grandeur d’un pays assiégé qui, grâce à des gens ordinaires osait se lever et par de petits ou grands gestes, dire non à l’envahisseur.
Dans une sublime lumière d’Antonio de Carvalho, leurs voix s’enchaînent et se répondent les unes aux autres pour composer à elles toutes une symphonie du courage et de la dignité. La façon dont François Bourcier, seul en scène, endosse les uns après les autres les dizaines de costumes suspendus est impressionnante. Impressionnante aussi la façon dont il donne vie en quelques secondes à tous ces personnages anonymes.
Et à la fin, lorsque la scène jonchée de vêtements éparpillés ressemble à un immense champ de bataille et rend hommage aux morts pour la France, on est saisi d’admiration et mille fois reconnaissant pour tous ces héros de l’ombre, enfin mis en lumière. Les textes, véritables témoignages d’époques réécrits par Alain Guyard sonnent tous juste et François Bourcier magnifiquement dirigé par Isabelle Starkier, est inoubliable.
Outre le devoir de mémoire qu’il honore, "Résister c’est exister" nous alerte aussi sur les dangers actuels d’un pouvoir qui bafoue la démocratie, ne respecte plus les libertés et persécute les plus faibles.
Magistral travail de comédien et spectacle hautement
indispensable.