Comédie dramatique de Enzo Cormann, mise en scène de Jean Couturier, avec Alys-Yann Schmitz.
Alors qu’elle met deux couverts sur cette table et se prépare à dîner avec cet homme absent, elle commence à lui parler de leur relation, de sa douleur et de sa vie.
Monologue unique car aux confins de plusieurs genres et se prêtant à de nombreuses interprétations, "Credo" d’Enzo Cormann est de ces textes qui ne peuvent supporter la médiocrité, au risque de paraître ennuyeux et de ne pas délivrer toute leur saveur.
Il s’agit ici d’une femme ui parle d’amour, de manque, de déception, de souffrance et du cheminement d’une existence aussi. Revivant toute l’histoire, elle passe par plusieurs états, rêve, délire dans sa douleur, crie un scénario fantasmé de ce qui aurait pu être (ou de ce qui a été ?).
On a affaire ici à un grand moment de théâtre. La remarquable mise en scène - sobre et axée essentiellement sur le texte - de Jean Couturier (à qui une longue expérience de radio sert indéniablement) fait entendre les mots de Cormann avec une intelligence et une acuité permanente.
Mais "Credo", c’est avant tout une interprète capable de distiller les mille nuances de ce tumultueux voyage intérieur. Alys-Yann Schmitz, avec une maîtrise parfaite, incarne cette femme à bout, portant en elle le poids de toute une vie d’espoirs brisés et qui se révolte pourtant dans une sorte de folie provoquée par son mal-être. La comédienne livre avec juste ce qu’il faut de clarté, des indices sur les raisons de ce drame nébuleux et qui parait pourtant tellement quotidien. Elle est plus qu’excellente dans ce spectacle d’une perfection absolue.