Composition
pour voix et espace conçue par Diane Scoot, scénographie
de Jessy Ducatillon et Diane Scott, avec Marie-Jeanne Laurent
et Eugène Durif en alternance.
Un installation plus qu'une pièce.
Les spectateurs sur deux rangs de tréteaux face à
un mur dans une salle voûtée du quartier de Beaubourg.
Des plaques de glaces fixées sur des néons au
plafond, les gouttes éclatant régulièrement
au sol. Une lectrice assise à un pupitre dans le prolongements
des tréteaux.
La lumière s'éteint. Des films d'archive, sans
paroles, noirs et blancs, montrant des émeutes, des soldats
qui battent en retraite, des pendaisons... Pas d'indication
de l'origine de ces films : la crise de 29 aux États-Unis,
la retraite de Russie, la guerre d'Espagne ?...
Puis, entre les scènes du film, des citations, des poésies,
blanc sur noir, image fixe.
Puis la voix, régulière, lente, claire et un
peu monotone. Lecture de textes d'Edward Bond, de Robert Castel,
de Jacques Lacan, de Pier Paolo Pasolini... Extraits juxtaposés.
Les plaques de glace continuent de fondre. Tombent au sol.
Se brisent.
Diane Scott voulait éviter
la simple lecture de poésie, dans laquelle le lecteur
ou le réciteur se pose en incarnation du poète.
Son souhait semble plutôt de proposer une vision intime
du poète. Sa vision, son interprétation du poète
en enfant du siècle. Ou peut-être est-ce là
sa propre création, à son propre rythme, avec
ses thèmes emmêlés, de mort, de révolte,
de violence, de masque, de souvenirs, qui lui suggèrent
une parenté avec les écrits d'Antonin Artaud.
Artaud dont un texte, extrait de "Suppôts et Supplications",
dernier recueil écrit avant sa mort, clôt le spectacle. |