Les Von Bondies passaient par Paris au Nouveau Casino pour défendre leur nouvel opus Love, Hate and Then There's You. Un lundi soir, pas le meilleur soir pour remplir une salle. Le Nouveau Casino ne recevait pas ce soir-là la foule des grands soirs, mais le public était chaud, prêt à se réchauffer les tympans de quelques riffs brûlants.
Le groupe revenait, après le succés de "C'mon C'mon" issu de leur second album, et de nouveaux changements de personnel derrière le chanteur Jason Stollsteimer.
Certes, sur disque, les Von Bondies sont un groupe de rock aux refrains entraînants et aux rythmiques sautillantes, sonnant un peu glam. Sur scène, c'est une autre histoire. Les premiers morceaux, issus des deux premiers albums, sont là pour prouver que si le personnel avait bougé, c'est toujours dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes, c'est rock, c'est garage et on est prévenu qu'on ne doit pas s'attendre à passer une soirée à faire des napperons au crochet. Jason Stollsteimer arbore un tee-shirt noir sur lequel est imprimé une bouche ouverte qui montre les dents et semble crier. Lui, le regard lubrique caché derrière ses cheveux, ne se gêne pas pour faire hurler les guitares bien sales et balancer les refrains sans ménagement.
A la batterie, Don Blum frappe aussi sauvagement. Christy Hunt, la blonde guitariste, et Leann Banks, la brune bassiste, assurent aussi le show. Un peu vulgaires et sexy en diable, elles n'hésitent pas à se mettre sur le devant de la scène pour chauffer le public. Essentiellement le public mâle pogottant des premiers rangs.
Jason Stollsteimer prend son temps entre les morceaux, il parle avec les autres membres du groupe, interpelle le public, évoque la possibilité de chanter en espagnol puisqu'à Detroit, leur ville d'origine, tout le monde comprend l'espagnol. Il est content d'être à Paris, à l'aise avec un public assez peu fourni, mais venu en ami.
Les nouveaux morceaux "Pale Bride", "This Is Our Perfect Crime", "She's Dead To Me"... très énergiques passent bien la rampe en concert dans des versions plus épurées et trash que sur l'album. Les choeurs féminins, bien en ordre, soulignent le chant de Jason, sur fond de bon gros hymnes généreux, bourrins, bruyants et méchamment efficaces.
En premier rappel, Leann Banks et Jason Stollsteimer osent une chanson douce, s'accompagnant uniquement de la basse et la guitare. Puis les deux autres membres du groupes reviennent sur scène pour un "C'mon, C'mon" tubesque et bien envoyé. Tout à fait à l'aise, le groupe fait même, pour ce dernier rappel, monter sur scène un membre du public, et lui font installer deux cymbales et une caisse claire pour les accompagner au débotté.
A la sortie, les oreilles vibraient encore un peu, mais les sourires étaient sur toutes les lèvres. C'est bon de se prendre de la bonne basse dans le plexus et du volume dans les tympans. |