On le dit souvent, il y a une grande partie de mode dans la musique et si tous les styles musicaux ne sont pas fait pour durer (je ne citerais pas d'exemple, même récent et gominé, voire désarticulé) certains autres reviennent régulierement à nos oreilles de façon plus ou moins transformée.
Ainsi longtemps enterrée avec les pénibles compilations "lounge" qui firent les beaux jours de quelques bobos et la fortune de quelques producteurs, le style lounge, justement, revient timidement dans le creux de nos oreilles avec 2 ou 3 productions discrètes de part et d'autre du Channel.
Alif Tree Clockwork (Compost / Differ-ant, mars 2009)
On commence avec Alif Tree, compositeur français qui livre là son nouvel et troisième album en 10 ans.
Entoure de chanteurs chanteuses d'univers assez varié (s'offrant même le luxe de faire chanter Tonny Joe White mais qui cela interesse encore ?) le garcon continu sur sa lancée et propose un album entre chansons pop et lounge avec une vague pointe d'un jazz un peu guindé et même quelques incursions soûl.
Le tout donne un album qui rappelle largement Saint Germain, capable de proposer de jolis moments à écouter sans trop se prendre la tête mais aussi quelques lourds moments qui font un peu dans le cliché lounge variété.
Gripper A life of consummate ease (Atic Records, février 2009)
On continu dans le lounge avec Gripper. Ambiance grand confort, canapés de cuir, lumières tamisées, belles filles et fils à papa venus s'acoquiner avec quelques rythmes largement jazzy et vaguement drum & bass.
Ici on est vraiment en plein revival lounge, et il est impossible de ne pas penser à Ludovic Navarre, autrement dit Saint Germain. On retrouve tous les ingrédients cites plus haut censés offrir à l'auditeur détente et bien être. Surtout rien d'agressif, seulement des rondeurs et des basses qui nous enrobent tandis que la douce électro et les quelques cuivres (bonne conscience jazz oblige) nous bercent.
Quelques morceaux sont, ceci dit, plutôt bien foutus et saurons attirer votre attention en vous sortant agréablement de la torpeur dans laquelle une autre moitié des titres vous plongera.
Un disque pas désagreable à écouter dans un état d'oisiveté certain mais qui sera vite frustrant si vous commencez à sérieusement mettre votre cerveau en route. A écouter d'une oreille distraite, parfait pour vos futurs cocktails chics. |