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Théâtre National de l'Odéon  (Paris)  mai 2009

Comédie de Georges Feydeau , mise en scène de Jean-François Sivadier, avec Nicolas Bouchaud, Cécile Bouillot, Stephen Butel, Raoul Fernandez, Corinne Fischer, Norah Krief, Nicolas Lê-quang, Catherine Morlot, Gilles Privat, Anne de Queiroz, Nadia Vonderheyden, Rachid Zanouda, Jean-Jacques Beaudouin et Christian Tirolé.

Simultanément le Théâtre National de l'Odéon programme, aux Ateliers Berthier, "Faust" vu par le prisme du metteur en scène lituanien Eimuntas Neckrosius, et, à l'Odéon, "La dame de chez Maxim" le célèbre vaudeville de Feydeau monté par Jean-François Sivadier.

Si les critiques notoires se montrent assez réservés pour le premier(quoi-qu'est-ce donc-ça se comprend comment ce spectacle en VO surtitré dont on ne nous livre pas le vadecum?) qui s'avère un spectacle magnifique, en revanche, ils sont dithyrambiques, certains criant au génie, pour le second qui est cependant bien décevant.

Certes ce dernier qui s'attaque à un texte connu et rebattu et qui mise sur le surjeu et les effets traditionnels de la comédie de boulevard ne nécessite aucun ni aucun effort de compréhension ni même bien évidemment l'existence d'un ressenti, de plus tout est soigneusement détaillé dans les notes d'intention rédigées façon vademecum. Il suffit de se laisser aller au divertissement.

Dans "La dame de chez Maxim", Georges Feydeau qui customise de manière plus comique l'intrigue de "L'affaire de la rue de Lourcine" de son aîné Labiche, dresse un portrait caustique de la bêtise bourgeoise à partir des folles péripéties d'un médecin qui, après une nuit de bombance a ramené au domicile conjugal une jeune personne, fort utile à la gente masculine de cette époque pour jeter sa gourme et trouver des compensations libidineuses à un mariage toujours contraint, pas du tout recommandable en société en la personne d'une danseuse de cabaret surnommée la môme Crevette, s'enferre dans le mensonge pour ne pas être pris en flagrant délit d'adultère.

Le propre du génie de Feydeau est, à la manière des chercheurs de laboratoire qui disposent un morceau de fromage dans une colonie de rats affamés, d'instiller la folie et le dérèglement dans un univers, et donc un décor, pour le moins conventionnel et engoncé dans un immobilisme rassurant.

"La dame de chez Maxim" est donc une mécanique qui, après auto-allumage, une mince étincelle - l'arrivée inopinée d'un oncle qui voyant la donzelle la prend pour l'épouse légitime - produit sa propre dynamique avec l'infernale spirale du mensonge par un enchaînement de quiproquos et de revirements de situations rocambolesques sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter un décor redondant et de surcroît totalement anachronique avec le choix d'une représentation en costumes sous couvert de "gagner en modernité".

En effet, le parti pris du triumvirat qui a signé la scénographie, Daniel Jeanneteau, Christian Tirole et Jean-François Sivadier himself, est de composer sur un plateau nu un décor récurrent "à la Sivadier", en l'occurrence constitué de plaques au sol, de portes suspendues et de grosses cordes lestées - la poulie devenant la déclinaison de son cercle-roulette fétiche - pour "la vitalité de l'espace scénique", décor dont il est précusé qu'il a été conçu pour "susciter l’espièglerie et l’humour présents dans l’écriture de Feydeau".

Par ailleurs, Jean-François Sivadier opte pour une mise en scène lumières pleins feux, jeu frontal, "démarrage en trombe-pied au plancher" qui fait que la machine s'emballe dès les premières scènes, empêche toute progression de la frénésie rythmique dispensé déjà de manière frénétique et entraîne d'inexorables décélarations - difficile pour les acteurs de tenir cette allure pendant trois heures - et des essoufflements patents.

Après l'entracte, la machine en surchauffe improductive a même du mal à repartir. Le public ronronne, ne rit pas vraiment à gorge déployée et s'empare de la moindre occasion de s'esclaffer et de se pâmer. Ainsi en est-il avec une des chansons dispensées, "Les nuits d’une demoiselle", pourtant très diffusée depuis que le théâtre musical, qui suscite un réel engouement des spectateurs, reprend le répertoire français coquin et grivois.

Cela étant certaines scènes sont réussies grâce à l'excellent Gilles Privat, remarquable de justesse, qui compose un oncle général plus subtil qu'on le voit d'ordinaire et à Norah Krief, dont le physique se prête bien à l'évocation des gouailleuses du caf'conc de la Belle Epoque, tire bien son épingle du jeu.

Nicolas Bouchaud, dans le rôle du docteur vibrionnique entre deux léthargies séquelles post-éthyliques, ne ménage pas sa peine et mouille sans sa chemise, ou plutôt ses chemises, avec une grande abondance dans un jeu cyclothymique qui alterne gesticulations hyperactives et inattendues et brutales chutes au sol narcoleptiques.

D'autres prestations suscitent l'étonnement circonspect comme Raoul Fernandez qui joue, entre autres rôles, un abbé qui officie de la soutane comme une danseuse du Moulin Rouge, Stephen Butel avec une scansion à la Michel Fau qui serait né dans le pays inventeur des bonbons Ricola, ou Nadia Vonderheyden, l'épouse rombière, à qui la jupe entravée donne une démarche de pingouin, la voix éraillée qui joue les yoyos toujours au bord de l'aphonie, qui passe la deuxième partie du spectacle à rouler des yeux et à contenir ses seins qui menacent à tout moment de jaillir d'un bustier trop étroit. Tout cela contribue à une certaine cacophonie ambiante et à une ambiance de café-théâtre qui trouve toujours un public.

 

MM         
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