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They were wrong so we drowned  (Mute / Labels)  février 2004

Comme prévu, suite à leur concert de novembre dernier, rien à voir ici avec leur premier album, événement rock de l’année 2002, "They threw us all…".

Plus de tubes imparables à la “Mr. You’re on Fire Mr.”(No I’m okay !!), la fête est bien finie, l’influence de Gang of Four beaucoup plus lointaine, le format beaucoup moins accrocheur et entrainant, donc fatalement on s’attend à un succès public très loin de l’engouement relatif d’alors.

Du sabordage serait on tenté de croire, plutôt une ambition musicale démesurée qui ne correspondait pas avec une attitude formatée et opportuniste à la Rapture & Co. Il est clair qu’il faudra plusieurs albums pour mesurer Liars à sa juste valeur, contentons nous déjà ce celui-ci qui demande déjà un peu de temps à être assimilé (le rejet de la greffe reste risqué).

Ce disque est en effet étouffant, malsain et glauque. On en sort tendu avec la nausée comme après un film de Philippe Grandrieux mais rapidement persuadé de la qualité de l’œuvre, avec ce désir ambigu de vouloir y replonger tout en gardant une forte appréhension au fond de l’estomac. Cette claustrophobie s’incarne notamment dans cette rythmique incantatoire et répétitive qui menace comme un chant vaudou, le chant de Angus Andrew, devenu morbide et parfois mystique, est ainsi beaucoup moins sec et tranchant qu’auparavant.

Certains titres essaient de vous faire croire à un relent festif égaré sur le disque ("There’s always room on broom" pour dodeliner de la tête au moins une fois sur le disque) mais le poids du son vous cloue au sol : la production a notamment quelque chose de non identifiable qui participe à ce sentiment, ils (S. Revitte cf JSBX…) ont du faire quelque chose de "bizarre" au niveau des basses pour créer cette réaction physique intrigante, sans compromis et même vaguement désagrable.

Le premier titre "Broken Witch" est un bon exemple de cet exercice qui se refuse d’aller trop dans le sens du poil mais offre une ouverture acceptable sur l’album qui a tendance à devenir plus déconcertant par la suite à la première écoute (qui ne saurait être décisive ici). On se retrouve encore dans cet aspect incantatoire du chant et dans une instrumentation à la "Dirt makes the Mud" mais le groupe se refuse à des progressions linéaires auxquelles on s’est habitué et souvent lassé.

On retrouve tout de même quelques titres presque rock comme “Hold Hands and it will happen anyway” où on retrouve Aaron Hemphill en flagrant délit de martyriser sa guitare et nos oreilles dans un vacarme no-wave à la Sonic Youth première époque, et le morceau le moins dépaysant reste "They don’t want your corn they want your kid" (les titres sont souvent de ce niveau !) qui trouve tout de même sa place dans l’album.

La plupart des titres sont lents ou scandés mais toujours habités par une présence poisseuse qu’on trouvait sur le dernier Plastikman dans une instrumentation totalement différente, (électronique, ambiante…). Une ambiance entre violence larvée ("If you’re a wizard…" , réjouissant), transe mystique, fête foraine décadente et frénésie maladive dans les rues de Salem. Au final cela fonctionne et c’était loin d’être un pari gagné, le disque reste complémentaire de l’expérience chaotique de la performance live.

L’album se termine comme Nosferatu s’évanouissant chez Murnau en laissant derrière cette absence les marques de la vie qui continue : champs d’oiseaux, vent, cloche, présence malsaine, la fin du monde (et du disque) selon les Liars.

Clairement un album difficile d’accès, pas le cadeau rêvé pour votre petite cousine, mais un album osé et réussi à se passer entre un public averti.

 

 

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L'interview de Liars (novembre 2007)

En savoir plus :
Le site officiel de Liars
Le Soundcloud de Liars
Le Myspace de Liars
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
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"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
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