Natacha Atlas a ouvert le 10ème festival de musique de l'IMA.
Dans une salle un peu froide en sous-sol, aux fauteuils profonds, Natacha Atlas est entrée sur scène vêtue d'une robe improbable, moulante, couleur moutarde aux ornements rouges. Elle s'est assise sur un tabouret de bar puis a laissé la magie opérer.
Ses musiciens viennent d'horizons différents, un percussionniste du sud de l'Egypte, un violoniste cairote, un joueur de flûte syrien, un contrebassiste et une pianiste anglais, une guitariste espagnole et un bassiste écossais. Les instruments n'étaient pas destinés à une soirée world beat, mais bien à un hommage à la musique arabe traditionnelle.
Le tour de chant a commencé avec quelques extraits du nouvel album Ana Hina, album largement composé de reprises. Natacha Atlas a interprété plusieurs titres de Fairouz, une version arabisante de "Black is the colour" de Nina Simone, et en espagnole "La vida callada" écrite par sa guitariste. Peu de titres étaient extraits des précédents albums de Natacha, seul extrait de Gedida, sa fabuleuse interprétation de "Mon Amie La Rose" qui à l'applaudimètre a remporté tous les prix.
Ce qu'il faut surtout retenir de cette soirée, c'est la voix de Natacha Atlas, chaude, puissante mais tout en nuances. C'est aussi la grande maîtrise qui se dégage de cette petite personne mais grande chanteuse, une maîtrise du souffle, du geste. La bonne humeur de ses musiciens, prêts à partir dans des improvisations, le percussionniste se lançant dans un exercice de percussion de cordes de basse ou poussant, tout au long d'un solo, Natacha à entamer une danse du ventre. Et il y a eu cette danse du ventre qu'elle effectuait déjà quand elle œuvrait avec le Transglobal Underground. Natacha Atlas qui revient pour les rappels, prend le micro, dit "bonne nuit !" puis tourne les talons. Avant de revenir bien vite et de dire en riant : "Je n'arrive pas à résister à une bonne blague".
Cela a été une nuit, Le Caire qui bat, pour cette Shéhérazade de Belgique. Toutes les personnes debout à la fin du concert en attendent mille autres comme celle-ci. |