Traci-comédie de Michel de Ghelderode, mise en scène
de Cyril Cotinaut et Sébastien Davis, avec Samuel Bonnafil,
Thomas Horeau, Cécile Jouany, Marc Lamigeon, Sophie Mirhan,
Loïc Risser, Patricia Velzi, Florent Terrier et avec la
participation d’Eric Feldman et Sébastien Davis.
L'action de cette pièce, écrite en 1942 par
Michel de Ghelderode, se déroule dans une école
de bouffons du Moyen Age, terminant leurs études, avant
de partir chercher fortune auprès des puissants. Cependant,
avant de quitter cette école, ils cherchent à
impressionner le maître au cours d'un dernier spectacle
afin de tuer le père.
Le sujet, vu par les deux metteurs en scène, Cyril Cotinaut
et Sébastien Davis, qui concourent au Théâtre
13 pour le Prix des jeunes metteurs en scène, consiste
à s'interroger sur le rôle de l'enseignement dans
le métier d'acteur. Y a-t-il une méthode meilleure
qu'une autre, peut-on copier un maître, ou faut-il faire
un choix entre plusieurs techniques pour s'approprier un rôle?
Il n'y a pas de réponse à cette question, mais
quelle que soit l'époque, comme dans chaque art, on peut
identifier des courants. Aujourd'hui même, certains humoristes
reconnus par le public voient leur style copié. Voire
certains vont même jusqu'à créer un "comedy
club".
La mise en scène de Cyril Cotinaut et Sébastien
Davis laisse la part, dès le début, à l'improvisation,
ou en tout cas prend des libertés avec le texte. Il s'agit
d'une mise en scène dynamique, les acteurs déboulant
dans les travées ou s'adressant aux membres du public.
Souvent soutenue par des chansons, ou le jeu d'une guitare,
la farce explorera aussi bien l'humour cruel que la bêtise
vulgaire.
Quant aux acteurs, malgré un jeu inégal - inégalité
sûrement due à des manières de jeu volontairement
variées -, ils se sont beaucoup investis dans cette aventure
et amènent une grande énergie à la pièce.
Philippe Cotten, qui joue le rôle du maître Folial,
s'y montre excellent, en particulier par sa capacité
à se désarticuler tout en gardant un masque d'une
grande austérité. Il est d'ailleurs dommage de
le laisser dos au public une bonne partie du spectacle, assis
au premier rang parmi les spectateurs, quand seuls ceux qui
sont assis sur les côtés peuvent continuer à
le voir faire des mimiques réprobatrices devant le spectacle
que ses élèves lui offrent. |