One woman show de et avec Isabelle de Botton dans une mise en scène de Michèle Bernier.

Il arrive toujours un moment où, la cinquantaine venue, le comédien qui tient la plume éprouve le besoin de se raconter, de mettre en scène sa propre vie et notamment son enfance.

Pour Isabelle de Botton le moment est donc venu avec ce "Moïse, Dalida et moi" qui évoque sa petite enfance heureuse au sein d'une famille juive très "colorée" et religieusement "allégée" comme elle le dit, dans l'Egypte des années 1950, au beau temps d'Alexandrie la perle de la Méditerrannée, avant l'exil consécutif à l'arabisation pratiquée par Nasser.

Les souvenirs d'enfance par définition sont toujours uniques et très personnels. Pour y intéresser autrui, ils doivent être transcendés pour trouver une dimension, sinon universelle, du moins fédératrice ou s'orienter délibéremment vers le rire à la manière des one man show des jeunes comiques débutants.

Le solo de Isabelle de Botton balance entre les deux sans parvenir ni à l'un, étant manifestement encore trop dans le subjectif et l'émotion, ni à l'autre, la dimension comique tenant uniquement à la galerie de portraits, dont le sien, qu'elle trace de manière caricaturale, une famille juive cosmopolite lui donnant l'occasion de composer tous les rôles et tous les accents.

Dans une mise en scène de Michèle Bernier, sa copine de toujours, avec qui elle a débuté au Petit Théâtre de Bouvard dans une triplette formée avec Mimie Mathy pour les filles "Existe en trois tailles", Isabelle de Botton tourne un peu en rond autour des pâtisseries maison qui font office de "madeleine". Cela étant la comédienne est sympathique, elle a du métier et témoigne avec générosité d'une époque placée sous le signe de la tolérence multiraciale.