Comédie
dramatique de Hanokh Levin, mise en scène de Laurent
Brethomme, avec Fabien Albanese, Antoine Herniotte, Pauline
Huruguen, Geoffroy Pouchot-Rouge-Blanc, Anne Rauturier, Julie
Recoing et Philippe Sire.
Cette pièce de l'auteur israëlien Hanokh Levin,
raconte comment, au sein d'une famille, petit à petit,
est mis à l'écart, puis de plus en plus maltraité,
le cousin du mari parce qu'il mouille le tapis de bain lorsqu'il
se douche.
Cette farce est encadrée par deux petites pièces,
"Comment j'ai rencontré mon mari" et "Lettre
au Ministre" qui traitent du scandale produit par cette
pièce lorsqu'elle a été montée dans
les années 70 en Israël.
Pourquoi un scandale? Parce qu'il s'agit d'une métaphore
de la montée de l'extrême droite en Israël,
et de ses positions sur les territoires palestiniens, le tout
sur le mode scatologique.
Chez Freud, le plaisir de l'enfant à la défécation
déterminera certaines tendances caractérielles
chez l'adulte. Une trop grande répression ou une condamnation
de ce plaisir peuvent éventuellement se traduire par
une triade d'obstination, d'organisation compulsive, et d'avarice.
C'est sous cet angle qu'Hanokh Levin décide d'aborder
le sujet du conflit israëlo-palestinien. Alors qu'Alina
Reyes, sur le sujet de la montée de l'extrême droite
en France, dans son livre "Poupée anale nationale"
réussissait une fable particulièrement forte,
aux images violentes et réveillait le dégoût
du lecteur, Hanockh Levin reste au stade du "caca",
le mot le plus souvent prononcé tout au long de la pièce.
Ce terme fait généralement rire les enfants, mais
ne provoque plus grand étonnement ou répulsion
chez l'adulte. Peut-être le texte a-t-il mal vieilli,
mais il n'a en tout cas pas trouvé chez moi de résonance,
ni sur le mode du rejet, ni sur celui du rire.
Restent les acteurs et la mise en scène. La mise en
scène de Laurent Brethomme est sobre. Le fait d'entourer
la pièce principale de deux courtes scènes, avec
des acteurs différents est une bonne idée qui
donne un éclairage différent à l'œuvre.
Quant aux acteurs, les deux monologues tenus avant et après
la pièce sont dits avec beaucoup de conviction par des
acteurs qui n'ont que peu de temps pour saisir l'attention du
public. Le rôle du père, peut-être le moins
caricatural, est lui aussi tenu par Philippe Sire qui a une
belle présence sur scène. |