Commençons par les présentations d'usage. Annabel Alpers est une chanteuse néo-zélandaise et n'en est pas ici à son premier album, ni même à son premier groupe puisque, pour ne citer que le plus connu, elle fut membre de Hawaii 5-0 qui connut un petit moment de buzz il y a déjà quelques années.
My Electric Family n'est donc pas un coup d'essai et le disque est bien ficelé dans son genre.
Son genre justement, c'est une sorte de mélange de pop des années 80 avec une bonne dose d'electro. Un peu comme si ABBA avait fusionné avec Ladytron ou Broadcast, voire les trois ensembles.
Mélodies ultra-fluides sans tomber, loin s'en faut, dans le easy listening chiant, petits bricolages electro apportant la coloration de chaque morceau, parfois joyeux ("Little bird tells lies") parfois plus sombre ("Long time gone") mais toujours un peu mélancolique (mid tempo comme disent les connaisseurs) et entraînant, voire dansant, à la fois.
Bachelorette (qui, au passage, est comme vous l'aurez remarqué, le titre d'une chanson de Björk) joue sur les superpositions de sons et de voix, les morceaux devenant hypnotiques comme le très réussi "The National Grid".
Les sons electro kitch se mêlent habilement à des guitares funky sur "Mindward" et les superpositions de voix sur "Her rotating head" accompagnées d'un drôle de son electro et de claquements de mains synthétiques revisitent les années 80 de façon originale et inventive.
Les textes ne sont pas en reste et sont souvent amusants, prenant pour thème la technologie comme sur "Technology boy". Ils sont chantés d'une voix douce et harmonieuse, parfois espiègle, l'effet étant amplifié par les bricolages appliqués (dedoublement, voix robotique...).
Derrière ses sons rigolos et la voix charmeuse de Annabel Alpers se
cachent un bel album, un peu rétro mais terriblement frais qui prouve
qu'un disque electro pop peut être touchant autrement que par les infrabasses qui agitent les dancefloors. Probablement voué à rester annecdotique dans le paysage musical, My Electric Family mérite que l'on s'y intéresse de près.
A écouter pour se faire une idée : "Technology boy", "Instructions for insomniacs", "Donkey". |