Spectacle
musical mis en scène par Franck Post, Brigitte Tanguy
et Alex Hasler et interprété par Maximum Kouette.
La caravane du " Maxi Monster Music Show" revient
à Paris à l'Européen après avoir
écumé déjà plusieurs salles de la
capitale (Le Zèbre, le Cabaret Sauvage, déjà
l'Européen l'année dernière, le Glaz'art,
le Lavoir moderne, le Batacan ou le Café de la danse).
Ce projet est à classer dans le tiroir qui comprendrait
le mime, la musique, la chanson, le théâtre, le
cabaret, le cinéma... Bref, il est inclassable.
Largement inspiré de l'univers de Freaks de Tod Browning,
les membres du groupe Maximum Kouette reprennent, en acoustique, leurs
meilleures chansons. Cependant, on est loin de la tournée
acoustique à petit budget, du style "pour faire
des économies sur le cachet des musiciens, je m'assoie
tout seul sur une chaise avec ma guitare". Ici le spectateur
est invité à voir un vrai show.
il y a d'abord les personnages et leur costume : la femme
à barbe ("la poupée barbue"), l'homme
fort le plus petit du monde, et les autres...
Il y a aussi, et surtout, la musique. Toute les chansons ont
été réorchestrées pour évoquer
les mélodies des vieux orgues de barbarie, ou les accompagnements
au piano des films muets. On y entend du banjo, du mélodica,
de la contrebasse, du bandonéon... La voix est trafiquée
afin de paraître sortir d'un gramophone. Et même
les paroles ont été en partie réécrites
afin de mieux coller à cet univers. On a, de plus, à
faire à des musiciens solides, multi-instrumentistes,
et à une chanteuse, Moon, dont la personnalité
est aussi puissante que la voix.
Il y a l'ambiance, les sons étouffants, les lumières
sépia ou blafardes, qui n'empêchent pas le sourire.
On est ici dans le grand-guignol, pas dans le film d'horreur.
Enfin il y a le message, de cette troupe de freaks, de musiciens
qui sont passés en une dizaine d'années de la
galette auto-produite, au label indépendant pour finalement
atterrir sur une major, sans jamais pourtant avoir pourtant
fait de concession au système.
Pour les parisiens, avant qu'ils ne remontent dans leur roulotte
pour partir en tournée, c'est l'occasion d'aller écouter
la femme à barbe vous susurer à l'oreille, "ça
me dirait bien que tu sois le dernier, qu'il n'y ait plus de
prochain..." Emoustillant, n'est-ce-pas? |