Comédie
dramatique de Israël Horovitz, mise en scène de
Rita Neminadane, avec Nicolas Guignon, Lionel Nizard et Rita
Neminadane.
Un atelier de recyclage de papier dans une petite ville de
la campagne américaine. Bobby et Georges, deux anciens
amis d’école, vont voir débarquer Betty,
veuve énigmatique, de retour dans sa ville natale après
des années d’absence.
Dès les premières secondes, on est captivé
par cette atmosphère moite, noire et électrique,
et cette intrigue dont la tension va monter crescendo, réservant
au passage son lot de surprises.
Le spectateur entraîné dans ce huis-clos triangulaire
dans lequel il s’immisce n’a pas un seul instant
de répit pour souffler et découvre au fur et à
mesure la complexité des rapports entre les trois anciens
camarades de classe et les séquelles du passé
qui vont ressurgir, pour exhumer des secrets exacerbant les
envies de revanche.
Subtilement écrit par Israël Horovitz, "Le
baiser de la veuve" est construit comme une vaste toile
qui s’étend au fur et à mesure et capture
les personnages autant que les spectateurs dans ses fils. D’un
texte qui démarre comme une comédie avec des moments
drôlissimes, la farce tourne peu à peu au cauchemar
et surprend par sa violence sourde et son âpreté.
La Compagnie La Clique présente de cette pièce
une version très "Actors studio" qui, certes
a le désavantage de sacrifier parfois certaines répliques,
mais donne une crédibilité à l’ensemble.
Dans un jeu physique et sans fioritures, les comédiens
sont tout du long d’une authenticité sans faille.
Et la mise en scène de Rita Neminamade magnifie ce travail
généreux.
Un drame impressionnant où les protagonistes ne peuvent
échapper à leur destin funeste et où le
duo masculin, Nicolas Guignon et Lionel Nizard, est éblouissant
et criant de vérité. |