Spectacle
conçu d'après des textes de Marina Tsvetaeva,
mise en scène de Louise Lévêque, avec Pauline
Clément, Hélène Defline et Louise Lévêque.
Dans la pénombre d’un grenier, trois jeunes femmes
s’affairent à sortir de vieilles malles des documents
se rapportant à la poète russe du début
du 20ème siècle : Maria Tsvetaeva.
Peu à peu, à la manière d’une enquête,
elles vont retracer la vie de l’artiste, de son enfance
dans une famille noble jusqu’à sa mort dramatique,
en passant par sa vie mouvementée. L’auteure s’incarnera
à travers elles avec quelques uns des textes les plus
représentatifs de son œuvre.
S’emparant de bribes de sa vie tirées de son journal,
de ses correspondances ou de ses poèmes, elles la font
revivre et de belle manière, se répondant chacune
pour faire de cette polyphonie kaléidoscopique un portrait
touchant d’une artiste trop méconnue hors de la
Russie.
Ainsi portés par trois personnalités différentes
mais au diapason, les mots résonnent ici avec une acuité
et une puissance remarquable pour faire entendre avec talent
les textes pleins de feu et de fureur, de douceur et de douleur
de cette femme volontaire et indomptable qui se consumait dans
une vie qui ne l’avait pas épargnée mais
dans laquelle elle se lançait sans cesse avec frénésie
et courage.
Hélène Defline donne avec force et une diction
précise et efficace une idée de l’âme
russe à travers la passion de cette femme et sa singularité
d'écriture. Pauline Clément quant à elle,
malicieuse et sincère, apporte une fraîcheur et
un sourire salutaire dans le spectacle où se font plutôt
entendre des textes graves. Louise Lévêque, enfin,
vibrante et d’une sensibilité inouïe, mène
cette quête avec une flamme constante et une farouche
détermination ; comme s’il s’agissait de
sa propre vie. Elle est fascinante.
Passionnant et fiévreux, ce spectacle a en outre le
mérite de faire connaître une grande artiste. Oui,
vraiment, c’est un très beau travail que celui
de la Compagnie Vivre dans le feu (titre d’un recueil
de textes de Maria Tsvetaeva) et qui, pour une si jeune troupe,
est des plus prometteurs. |