2009 est l'année VLP, collectif d'obédience "street art", qui, depuis son 25ème anniversaire célébré en 2008, s'affiche haut et clair dans les galeries avec ses productions récentes.

Après la Galerie Arthème cet été avec "Zuman & Co", le voici à la Galerie Keller, du 5 novembre au 5 décembre 2009, avec "Wall Street Art, où nous avons rencontré ce peintre à quatre mains pour une interview expresse.

2009 est une année importante avec une grosse actualité picturale pour Vive La Peinture qui est sur toutes les cimaises parisiennes et aujourd'hui pour un mois, du 5 novembre au 5 décembre 2009, à la Galerie Keller avec l'exposition de vos dernières oeuvres en date réunies sous le titre "Wall Street Art".

Jean Gabaret : L'exposition s'intitule Wall Street Art nous sommes allés travailler sur le "street art" qui est un mouvement auquel nous appartenons depuis son émergence en France au début des années 80 et qui s'est également appelé "art urbain" et "graffiti" car nous travaillions dans la rue. Nous avons, comme toujours à notre habitude, glissé un peu d'humour dans le titre et nous avons utilisé les clichés de cette peinture que sont la bombe et la coulure. Il s'agit également d'une retour aux sources en quelque sorte pour Vive La Peinture qui a commencé avec des fresques murales peintes à la bombe. Nous avons ainsi retrouvé le plaisir de l'écriture à la bombe, ce qui donne des toiles avec un travail sur le texte et les lettres, sans pour cela abandonner nos fondamentaux que sont les points de couleur et le visage de Zuman qui apparaît ici de façon stylisée.

VLP a également une deuxième actualité au niveau éditorial.

Michel Espagnon : Tout à fait avec la parution dans la collection opusDélits des Editions Critères d'une monographie consacrée à VLP, préfacée par Lou Malevithc, et dont le texte est de Patrick Le Fur. Cette monographie concerne l'histoire de VLP et surtout sa période actuelle de "Zuman & Co".

Il s'agit donc d'un complément au livre que vous avez publié à l'occasion du 25ème anniversaire de VLP et qui retraçait l'histoire de VLP.

Michel Espagnon : Effectivement car cette monographie concerne essentiellement Zuman cogito tant par les toiles que les collages dans la rue et les actions-performances que nous menons régulièrement aussi bien à Paris comme "Flash-mob" qui a eu lieu à Beaubourg qu'en province.

Jean Gabaret : Ainsi cet été nous étions invités par deux festivals qui se déroulaient l'un en Lorraine, à Longwy, avec "La nuit du feu" où nous avons procédé à un accrochage sur la forteresse de Vauban et l'autre en Bourgogne, "L'été des arts" avec une performance-action qui a consisté à défiler avec les habitants d'un petit village verdoyant de la Côte d'Or en portant une pancarte de Zuman.

Michel Espagnon : Cet manifeste-action ramène l'humain à la une et l'humain avant le profit. Et il y a toujours un aspect politique dans nos performances. Cet aspect de notre travail est abordé dans l'opuscule dont nous venons de parler qui s'inscrit dans une collection consacrée à l'art urbain qui est un des seuls mouvements qui perdure aujourd'hui encore, plus de 30 ans après son émergence, et ce non seulement de manière très vivante mais également universelle dans le monde entier.

Apparaît sur vos dernières toiles en date un logo VLP à la manière des sigles des marques d eluxe.

Michel Espagnon : Oui, c'est la tête de Zuman avec, à l'intérieur, les initiales de VLP. C'est l'ironie de VLP qui a toujours œuvré en étant moqueur et en bousculant le système même si nous ne définissons pas de ligne de conduite politique.

Vous détournez également une marque célèbre avec laquelle vous avez deux initiales en commun.

Jean Gabaret : Oui à la manière ludique des ados qui ajoutent un nez rouge ou un ajout à une affiche placardée sur les murs. Il s'agit d'un clin d'œil qui de plus s'inscrit bien dans la thématique de l'exposition

Où peut-on également retrouver VLP en ce moment ?

Jean Gabaret : Nous participons à deux expositions collectives, "Qui n'a pas son masque.?" au Cabinet de l'amateur et "Absolut Street Art" à la Galerie Onega.

Michel Espagnon : Et en décembre VLP sera encore à la Galerie Keller pour une exposition de groupe avec les artistes de la galerie.